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La Suisse mène le bal contre les déchets toxiques

Philippe Roch, directeur de l'Office fédéral de l'environnement des forêts et du paysage. swissinfo.ch

Durant trois ans, la Suisse a dirigé les travaux de la Convention de Bâle qui veut freiner l'exportation de déchets toxiques.

Philippe Roch termine son mandat de président sur un succès. Il annonce un accord avec les fabricants de téléphones mobiles.

Neufs gros constructeurs de téléphones cellulaires vont s’engager jeudi à gérer écologiquement le recyclage de leurs produits en fin de vie.

Cet acte – sans précédent, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) – sera l’un des temps forts de la 6ème conférence des Etat partie à la Convention de Bâle qui se tient cette semaine à Genève.

«Les déchets occasionnés par les téléphones portables ne représentent pas un volume important. Mais les multiples composants utilisés rendent leur gestion difficile», souligne Philippe Roch qui dirige également l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP).

Cet accord – non contraignant – s’inscrit dans une prise de conscience plus large face à l’ensemble des appareils électroniques.

Vers un doublement des déchets électroniques

La Suisse produit en effet 110’000 tonnes de déchets électriques ou électroniques par année. L’Union européenne, elle, en produit 60 fois plus. Un volume qui devrait doubler ces dix prochaines années.

La conférence genevoise a d’ailleurs organisé une table ronde ministérielle pour traiter spécialement de cette question.

«Je vais proposer une collaboration entre les différents partenaires de ce secteur industrielle sur la base de ce qui se fait en Suisse», précise Philippe Roch.

« Chez nous, poursuit Philippe Roch, chaque citoyen peut rapporter sa radio ou sa télévision usagées au magasin et être sûr que l’appareil sera ensuite recyclé».

Associer l’économie privée

Ce thème illustre également l’une des préoccupations majeures de Philippe Roch durant les trois ans qu’il a dirigé le secrétariat de La Convention de Bâle: renforcer les partenariats avec l’économie privée.

«Elle a la responsabilité de gérer les déchets que ses produits engendrent. Mais elle a aussi les compétences techniques et les moyens financiers de le faire», souligne Philippe Roch.

La réunion genevoise doit d’ailleurs adopter un protocole sur la responsabilité civile des entreprises: « Cet instrument est très important, explique Philippe Roch, une compagnie qui transporte des déchets devra s’assurer contre les risques de pollution».

Autrement dit, l’assureur exercera son propre contrôle pour qu’il y ait le moins d’accidents possibles.

«Ce mécanisme, conclut Philippe Roch, est géré par les partenaires privés eux-même. Il est à la fois peu bureaucratique et efficace».

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

152 Etats ont ratifié la Convention de Bâle lancée en 1989.

Ces trois dernières années, la Suisse a versé 1,2 million de francs à la convention.

Le monde industriel produit chaque année quelque 150 millions de tonnes de déchets dangereux.

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