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La Suisse parle plusieurs langues face aux jeunes

Tous les cantons ne tiennent pas compte de l'opinion des parlements de jeunes. Keystone

Les politiques de la jeunesse varient fortement d'une région à l'autre. C'est le résultat d'une étude qui établit un classement par canton.

De son côté, l’Office fédéral de la culture tente d’améliorer la coordination à tous les niveaux.

Auteur de l’étude présentée vendredi, Stanislas Frossard se défend de vouloir distribuer des notes.

Mais son travail effectué sous les auspices de l’Institut des hautes études en administration publique (IDHEAP) et de l’Office fédéral de la culture (OFC) débouche tout de même sur un classement.

Genève vient par exemple en tête en matière de coordination. Car ce canton a l’avantage de regrouper toutes les activités de jeunesse extra-scolaires sous une seule direction et un seul département. Il est suivi par Berne et le Valais.

Selon son classement, Bâle-Campagne est le canton le plus ouvert aux suggestions des jeunes grâce à une commission des jeunes.

Valais, Fribourg, Schwytz, Bâle-Ville, le Tessin et Argovie ne sont pas loin derrière. Eux- aussi tiennent aussi compte de l’opinion des nouvelles générations par le biais de parlements de jeunes.

Genève bien placé

Genève est également premier de classe en matière d’encouragement aux activités de jeunesse, suivi du Tessin, révèle l’étude.

Ce résultat est lié à la politique genevoise des subventions. Pendant ce temps, des cantons plus modestes comme Argovie ou Soleure doivent se contenter d’encourager le bénévolat.

Autre résultat: Berne, Lucerne et Schwytz sont les cantons qui se préoccupent le plus de prévoir les besoins futurs de leur jeunesse, notamment grâce à des commissions chargées d’explorer cette question.

A nouveau dans le peloton de tête, Genève dispose même d’un institut voué à déceler ces besoins.

Cela étant, Stanislas Frossard estime qu’en Suisse, la politique de la jeunesse souffre de son manque de coordination.

Au niveau fédéral, cinq offices et départements traitent de cette question, rappelle Marimée Montalbetti, cheffe de la section culture et société de l’OFC.

Et depuis plusieurs années, ces instances ont tendance à se profiler de plus en plus clairement, ce qui ne facilite pas la coopération, souligne pour sa part Peter Knoepfel, professeur à l’IDHEAP.

Loi-cadre en préparation

Aussi la question se pose-t-elle: faut-il aller vers un accroissement des compétences de l’OFC afin d’assurer une meilleure coordination? Tant son directeur David Streiff que sa collègue Marimée Montalbetti se montrent très prudents.

«Nous avons constaté qu’il y a des choses à faire, car la fragmentation des compétences rend le travail quotidien très difficile», reconnaît la cheffe de la section culture et société.

Reste que, pour l’heure, l’OFC mise avant tout sur deux chevaux. D’abord sur les contacts qu’il s’efforce de développer entre les différents acteurs. Ensuite sur les travaux suscités par la motion du conseiller national Claude Janiak.

Ce dernier réclame une loi-cadre sur la politique de la jeunesse et de l’enfance.

Et cela alors que les instances cantonales chargées de la jeunesse souhaitent, elles aussi, que la Confédération coordonne davantage en la matière. Ce qui va parfois contre l’avis des conseillers d’Etat auxquels elles sont subordonnées, relève Stanislas Frossard.

swissinfo et les agences

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