La Suisse recompte ses voix
Plusieurs communes, qui ont utilisé des machines pour le dépouillement du vote sur l'asile, doivent recompter les bulletins à la main.
Le résultat définitif du scrutin pourrait être connu en février seulement.
Plusieurs dizaines de communes devront procéder à un recomptage à la main du scrutin sur l’asile.
La Chancellerie fédérale a demandé aux cantons d’intervenir auprès des communes qui auraient utilisé des appareils pour le dépouillement de dimanche.
Les villes de Berne et de Thoune ont déjà annoncé qu’elles allaient recompter les bulletins. Toutes deux utilisent pourtant des balances électroniques extrêmement sensibles. Et elles sont les seules.
Plusieurs communes utilisent des méthodes plus archaïques et se servent de machines à compter les bulletins, sans même disposer de l’autorisation nécessaire de la Confédération.
On en trouve notamment dans les cantons de Berne, Argovie, Bâle-Ville, Lucerne, Nidwald, Saint-Gall, Zoug, Obwald, Schwyz et dans les Grisons. Les autorités zurichoises présument aussi que de telles machines sont utilisées dans le canton.
En Suisse romande, à priori seul le canton de Genève a des communes qui ont recours à une «aide technique», mais il est au bénéfice d’une autorisation.
«Il n’y a rien de nouveau»
L’intervention de la Chancellerie fédérale n’a pas été appréciée par tous.
Le chancelier du canton d’Argovie, par exemple, constate que ces machines sont probablement utilisées depuis plus de dix ans dans le canton. Des machines similaires à celles qui servent à compter les billets de banques, précise-t-il.
«Il n’y a rien de nouveau, lance Urs Meier. De plus, la chancellerie fédérale était au courant!» Selon lui, le dépouillement à la machine est d’ailleurs plus fiable que le décompte à la main. A ses yeux, il n’y a donc pas de raison de recompter.
La chancelière de la Confédération Annemarie Huber-Hotz reconnaît que rien ne permet de penser que l’utilisation de moyens techniques tels que des balances ou des machines à compter les voix ont pu tronquer les résultats.
2’000 à 10’000 voix d’écart possible
Mais la demande de recomptage vise surtout à éviter toute polémique. Il faut rappeler que l’initiative de l’UDC a échoué dimanche à quelque 3’400 voix près.
Selon la chancellerie fédérale, les résultats définitifs peuvent s’écarter de 2’000 à 10’000 voix des résultats provisoires publiés au soir du scrutin.
swissinfo avec les agences
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