L’augmentation de l’âge de la retraite attendra

Les milieux opposés à l’initiative devraient facilement l’emporter ce dimanche. KEYSTONE / PETER KLAUNZER

L’âge légal de la retraite ne sera pas augmenté en Suisse, du moins pas aujourd’hui. L’initiative populaire qui demande de faire passer l’âge de la retraite de 65 à 66 ans a été très sèchement refusée.

L’initiative populaire «Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne» proposait dans un premier temps d’augmenter progressivement l’âge légal de la retraite pour le faire passer de 65 ans aujourd’hui à 66 ans d’ici 2033. L’âge de la retraite aurait ensuite été indexé sur l’espérance de vie.

Mais ce projet des Jeunes libéraux-radicaux (PLR / droite) a été très clairement refusé. Tous les cantons et les trois quarts de la population (74,7%) ont littéralement balayé cette proposition.

Les cantons romands ont massivement rejeté l’idée de relever l’âge de la retraite. Le taux de refus dépasse même la barre des 80% dans les cantons de Vaud (85,1%), du Jura (85%), de Neuchâtel (81,5%) et de Fribourg (80,4%).  

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Droite pas totalement unie

Cette initiative était combattue par les formations politiques de la gauche et du centre. Elle bénéficiait en revanche du soutien du Parti libéral-radical (PLR / droite) ainsi que de l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice). Mathématiquement, l’avantage du nombre penchait donc plutôt pour le camp du «oui».

Le résultat finalement assez clair de ce dimanche montre donc que la gauche et le centre ont réussi à convaincre au-delà de leurs rangs. C’est notamment le cas à l’UDC où la base du parti n’était pas forcément toujours à l’unisson de la direction nationale sur cette question de l’âge de la retraite, comme on a pu le constater lors de certaines assemblées des délégués.

Un thème qui reviendra

Le relèvement de l’âge légal de la retraite est un sujet qui revient régulièrement sur le tapis de la politique suisse. Le score sans appel de ce dimanche devait toutefois tempérer quelques ardeurs.

C’est en tout cas l’analyse d’Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale responsable des assurances sociales. «Le message du scrutin est clair», a-t-elle déclaré. Le peuple ne souhaite pas résoudre le problème de financement de l’AVS à terme par une augmentation de l’âge de la retraite. Le mécanisme automatique qui liait ensuite l’âge de la retraite à l’espérance de vie n’a «clairement pas été plébiscité», a-t-elle ajouté.

Mais en Suisse comme dans bien d’autres pays occidentaux, le problème du financement des retraites est compliqué en raison du vieillissement de la population est de l’arrivée à la retraite de la génération du baby-boom. L’idée de relever l’âge de la retraite pour réussir à financer les rentes n’est pas propre à la Suisse. Plusieurs pays ont déjà franchi le pas ou songent à le faire.

Le sujet est donc appelé à revenir tôt au tard sur le devant de la scène. «On ne va pas échapper à terme à un relèvement de l’âge de la retraite» a déjà prévu la présidente des Jeunes PLR vaudois Pauline Blanc, sur les ondes de la RTS.