Le boom du vote par correspondance
Les Suisses de l'étranger fêtent samedi le 10e anniversaire du vote par correspondance. Grâce à lui, ils peuvent participer à la vie politique.
«Les Suisses de l’étranger voulaient être des citoyens à part entière. Et participer activement aux décisions politiques», se souvient Rudolf Wyder.
Le directeur du Secrétariat des Suisses de l’étranger poursuit: «il est normal, aussi, qu’une telle proportion de citoyens (600 000 personnes) puisse participer, avec ses propres expériences, au dialogue politique du pays.»
Motion parlementaire
Les expatriés doivent leur participation à la vie politique suisse à Georg Stucky, l’actuel président de l’Organisation des Suisses de l’étranger.
Ancien expatrié, Georg Stucky a également été député. Ce qui lui a permis de déposer une motion parlementaire demandant l’instauration d’une telle facilité de vote.
A l’époque, le gouvernement avait accordé cet avantage aux familles des diplomates helvétiques. Georg Stucky, lui, ne comprenait pas pourquoi tous les expatriés ne pouvaient pas en profiter.
Dix ans plus tard, le bilan est positif. Selon Roberto Engeler, membre du Conseil des Suisses de l’étranger, l’intérêt pour la vie politique suisse a augmenté parmi les expatriés.
Une assiduité supérieure à la moyenne
En 1992, 14 000 personnes étaient inscrites au registre électoral. Aujourd’hui, la barre des 80 000 a été dépassée, alors que 300 000 à 400 000 Suisses de l’étranger ont le droit de vote.
«C’est un résultat nettement supérieur à nos attentes», se réjouit Georg Stucky. Les Suisses de l’étranger se montrent assidus: leur participation est supérieure à la moyenne nationale (15-25%).
Mais Georg Stucky est ambitieux: il veut atteindre les 100 000 votants. Un chiffre symbolique, puisqu’il correspond au nombre de signatures nécessaires pour lancer une initiative.
Un espoir nommé vote électronique
Internet permettra-t-il d’atteindre cet objectif? Dans tous les cas, le vote électronique semble la solution d’avenir: actuellement, les retards postaux démotivent encore de nombreux votants potentiels.
L’introduction du vote électronique est même l’une des priorités de l’Organisation des Suisses de l’étranger. Mais elle ne se fera pas d’un jour à l’autre.
«Il y a des problèmes de sécurité», explique Rudolf Wyder. Autre difficulté: les registres électoraux des communes devraient être harmonisés au niveau cantonal, ce qui exige du temps.
Mais, selon le directeur du Secrétariat des Suisses de l’étranger, le e-voting sera de toutes manières une réalité dans 10 à 15 ans.
Et d’ici là, tout Suisse vivant à l’étranger peut continuer de se prononcer, par courrier, sur les questions de politique fédérale. Pour cela, il suffit de s’inscrire auprès d’un consulat ou d’une ambassade de Suisse.
swissinfo/Elena Altenburger
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