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Le combat continue contre les mines

Jusqu'à 80 millions de mines antipersonnel sont dans la nature. Keystone

Pour la première Journée internationale contre les mines antipersonnel, la Suisse a plaidé pour que l'on continue d'éliminer cette menace sournoise sur la vie.

Selon le Rapport sur les mines antipersonnel, les mines et les bombes non explosées tuent ou blessent encore chaque année entre 15’000 et 20’000 personnes.

Lundi à Genève, à la veille de cette première Journée internationale, le diplomate suisse Jürg Streuli a déclaré que les mines antipersonnel demeuraient un problème majeur malgré la Convention d’Ottawa de 1997 qui interdit l’usage, la production, le stockage et le transport des mines antipersonnel.

Il a précisé qu’il y a encore entre 40 et 80 millions d’engins dispersés dans la nature et plus de 100 millions dans les stocks mondiaux.

«Il y a moins de victimes aujourd’hui, mais leur nombre augmente de nouveau et continuera d’augmenter», a notamment déclaré M. Streuli, ambassadeur de Suisse à l’ONU à Genève.

Et de noter que 149 pays, dont la Suisse, ont signé le traité jusqu’ici, ce qui constitue un «succès fantastique». Mais le diplomate a regretté que certains parmi les plus gros producteurs de mines antipersonnel, comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie et quelques pays du Proche-Orient, ne l’aient pas encore ratifié.

Aide aux victimes

Cette année, la Suisse et l’Afghanistan occupent conjointement la présidence du comité de la Convention d’Ottawa pour l’aide aux victimes. Pour 2006, les priorités consistent à améliorer l’accès et la qualité de l’aide d’urgence ainsi que la coopération entre pays concernés.

Jürg Streuli a précisé que la Suisse consacre cette année 16 millions de francs à des activités de déminage et à des programmes de réhabilitation des victimes.

La Suisse fait également partie d’un groupe de pays qui militent à propos de la question des mines non explosées, en particulier les bombes à fragmentation.

Jusqu’à 30% de ces dernières demeurent non explosées en Afghanistan, au Kosovo et en Irak. Leur nature instable en fait de facto des engins antipersonnel, estiment les responsables qui font campagne pour l’interdiction de ces munitions.

Bombes à fragmentation

Jürg Streuli souhaite que des règles plus sévères sur les bombes à fragmentation soient ajoutées à la Convention sur les armes conventionnelle.

«Dans le cadre des négociations internationales, notre position consiste à obtenir une convention qui interdise les munitions instables et établisse des règles très précises sur l’usage des bombes à fragmentation dans les régions peuplées», explique-t-il à swissinfo.

De son côté, Elisabeth Reusse-Decrey, présidente et fondatrice du groupement suisse anti-mines «Appel de Genève», ajoute qu’il faut s’intéresser davantage aux «acteurs non étatiques».

L’année dernière, les recherches menées par cette organisation ont montré que les mines antipersonnel étaient plus fréquemment utilisées par des groupes rebelles que par des armées gouvernementales.

«Le seul moyen d’obtenir un monde sans mines est de s’adresser à tous les protagonistes, y compris les groupes armés non étatiques», a-t-elle déclaré.

swissinfo, Adam Beaumont à Genève
(Traduction de l’anglais: Isabelle Eichenberger)

– La Suisse, l’un des premiers pays à avoir signé la Convention d’Ottawa, a détruit environ 3,8 millions de mines antipersonnel.

– La moitié des 16 millions de fr. consacrés par la Suisse à la lutte contre les mines va au Centre international de déminage humanitaire de Genève et le reste à des projets suisses et des organisations non gouvernementales.

– L’Appel de Genève, qui perçoit 450’000 fr., s’efforce de convaincre les groupes rebelles de respecter la Convention d’Ottawa.

– 28 de ces groupes en Afrique, en Asie, et au Proche-Orient ont accepté de bannir les mines antipersonnel.

La Convention d’Ottawa a été signée en décembre 1997.
Elle est entrée en vigueur le 1er mars 1999.
Ce traité interdit l’usage, la production, le stockage et le transport des mines antipersonnel.
Cette année, la réunion des Etats signataires se tiendra en septembre à Genève.

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