Le meilleur travail au monde est en Australie !
«Carte postale» de la Cinquième Suisse... Fabrice Rochat nous écrit de Brisbane, en Australie. Il se penche sur ce «best job in the world» qui, grâce à Internet, a fait rêver la planète entière!
En début d’année, des annonces ont été publiées dans les principaux journaux de divers pays et sur Internet. En ces temps de crise économique, le gouvernement du Queensland en Australie cherchait un concierge pour l’une des ses îles paradisiaques de la côte est du pays, à Hamilton Island.
La tâche principale du ou de la futur(e) employé(e) consistera à écrire un blog hebdomadaire sur sa vie sous les tropiques, agrémenté de photos et vidéos. Le contrat inclut une villa de luxe avec piscine, spa, et un salaire de 150’000 dollars australiens (environ 120’000 Francs suisses) pour 6 mois de dur labeur.
C’est un peu comme si Suisse Tourisme cherchait à héberger quelqu’un dans un chalet des Alpes vaudoises pour admirer la vue et gambader dans les pâturages.
Plus de 34’200 candidats de près de 200 pays ont postulé à ce travail de rêve et envoyé leur vidéo sur le site internet www.islandreefjob.com.
Les défis du tourisme australien
Contrairement à la Suisse bordée de plusieurs grand pays européens, l’Australie est une grande île ayant pour voisins les plus proches la Papouasie Nouvelle-Guinée, l’Indonésie et la Nouvelle-Zélande. Ce dernier pays, peu peuplé mais avec un niveau de vie comparable à l’Australie, est d’ailleurs l’un des principaux marché touristique. Mais c’est de plus loin que viennent la majorité des touristes étrangers – Europe, Amérique du Nord, Japon.
Ce n’est qu’une infime partie des visiteurs qui débarquent en escale d’un tour du monde en paquebot: la grande majorité des touristes d’outre-mer arrivent en avion dans l’un des aéroports internationaux du pays.
Cette énorme dépendance au trafic aérien a pour conséquence que les visiteurs se font plus rares lorsque les prix des billets d’avion augmentent. La peur d’un attentat (comme celui du 11 septembre 2001) ou d’une maladie infectieuse (comme la grippe A) nuit aussi beaucoup au tourisme international.
Quant aux courts séjours, si en Suisse il n’est pas rare d’avoir des Français, Allemands ou Italiens venant pour quelques jours seulement en visite, ici, c’est plutôt les locaux des autres Etats australiens restant pour un week-end.
Un pays tourné vers l’avenir
L’histoire de l’Australie moderne n’a commencé qu’en 1788 avec l’arrivée des premiers forçats anglais.
Bien que la culture aborigène soit vieille de plus de 70’000 ans, les sensibilités et les attaches restent tournés vers l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique. C’est peut-être à cause de cette courte histoire de juste 220 ans, que les Australiens semblent plus tournés vers l’avenir qu’en Suisse.
Ici aussi la crise économique et financière frappe la population, mais les gens semblent plus optimistes et résolus qu’en Europe.
Si vous perdez votre emploi, les Australiens prennent cela comme de nouvelles portes qui s’ouvrent pour trouver un autre travail ou changer de direction professionnelle.
Ceci vient probablement de l’esprit de pionnier dû à la colonisation récente de cet énorme continent par ces premiers Européens, qui ont construit l’Australie moderne de toute pièce.
Une publicité réussie
Le gouvernement du Queensland a réussi à faire parler de la grande barrière de corail et de ses îles tropicales dans le monde entier en utilisant à merveille le nouveau media qu’est Internet.
Le budget de ce coup médiatique a été relativement faible, mais a engendré une publicité estimée à pas moins de 100 millions de Dollars australiens (environ 80 millions de Francs suisses).
Les 16 candidats sélectionnés pour les tests finaux ont été emmenés et hébergés, tout frais compris, sur l’île d’Hamilton. Par coïncidence – ou plus probablement par choix délibéré – ces finalistes venaient des principaux marchés visés par la campagne, c’est-à-dire les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France et la Nouvelle-Zélande.
Le 7 mai dernier, la présidente de l’Etat du Queensland, Anna Bligh, annonçait la victoire de Ben Southall, un dynamique Britannique de 34 ans travaillant dans le secteur social.
Toutes nos félicitations à Ben et à sa compagne, qui passeront six mois dans une villa de Blue Pearl avec vue sur la mer de Corail. Ils profiteront du climat tropical et de toutes les facilités du complexe de vacances, tout en travaillant dur, j’en suis sûr!
Et en Australie, on parle déjà du prochain meilleur boulot au monde, «The next best job in the world»! Si vous n’avez pas été sélectionné pour le premier poste, ne perdez donc pas courage…
Fabrice Rochat, Brisbane, pour swissinfo.ch
Fabrice Rochat est né en 1968 à Prilly, près de Lausanne. Il passe sa jeunesse à Bussigny.
Apprentissage de commerce, Ecole d’informatique de gestion, deux années de travail à l’UBS. Et la passion du voyage: à 19 ans déjà, il fait, sac au dos, le tour de l’Australie. Suivront d’autres voyages, surtout en Amérique.
Fabrice Rochat et sa compagne Sandra arrivent en Australie fin 1995 et s’installent à Sydney, où ils vivent jusqu’en 2002. Ils déménagent alors à Brisbane.
Sandra travaille pour le gouvernement du Queensland, au «Département de l’Audit». Fabrice Rochat, après avoir passé plus de quatre ans à la maison pour s’occuper de leur fille Magali, a travaillé à l’Office des impôts fédéral comme employé administratif. Il est actuellement sans emploi.
Avec environ 1,8 millions d’habitants, Brisbane, capitale de l’Etat du Queensland, est la 3ème ville d’Australie, derrière Sydney et Melbourne.
Elle est située à environ 950 kilomètres au nord de Sydney sur le fleuve Brisbane. A l’origine, l’endroit fut un centre pénitentiaire, créé en 1824.
Brisbane bénéficie d’un climat idéal presque tout au long de l’année en raison de sa situation tropicale (température moyenne de 25° C).
Son architecture est inspirée d’un style mêlant période victorienne, style colonial et architecture moderne. Perçue longtemps comme une simple ville de province, elle est aujourd’hui la ville est aujourd’hui la capitale de l’Etat le plus touristique de l’Australie.
Plusieurs industries s’y sont développées (raffinage pétrolier, travail du métal, manufacture diverses). Le tertiaire y est également bien représenté : informatique, services financiers, hautes écoles et administration publique se concentrent dans le «Central business district» de Brisbane.
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