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Le réajustement ne surprend pas les politiques

Tous les partis gouvernementaux estiment que la situation sur le marché rendait un redimensionnement de Swiss inévitable.

L´Union démocratique du centre (UDC) souhaite que la Confédération se retire du capital de la compagnie aérienne.

«C’est clair que la perte des emplois est dure, mais elle était malheureusement inévitable», déclare Christian Weber, porte-parole du parti radical. Le Parti radical (PRD-droite) a toujours exigé que Swiss soit géré selon les principes de l´économie de marché.

«Celui qui est contre cette réduction devra accepter que la compagnie soit constamment subventionnée», explique M. Weber. Le PRD souhaite que les employés bénéficient d´une aide de la compagnie aérienne pour retrouver un emploi.

Emplois sauvés

Le redimensionnement de Swiss montre ce qui se serait passé si l´Etat n´était pas intervenu il y a un an: «nous aurions perdu des dizaines de milliers d´emplois», justifie Reto Nause, secrétaire général du parti démocrate-chrétien (PDC-centre).

La décision vient toutefois trop tard, estime Reto Nause. La réduction du trafic long-courrier laissait prévoir une diminution du trafic régional. Celui-ci n´a pas été adapté en temps voulu.

Disputes des pilotes

La direction doit désormais s’attacher à régler les questions de l’alliance avec d’autres compagnies aériennes et résoudre les divergences au sein du personnel. C’est une question de survie, estime-t-on au PDC.

Une position que partage le Parti socialiste. La suppression de 700 emplois est grave, mais compréhensible, déclare le PS dans un communiqué.

Comme le PDC, il se réjouit toutefois qu´en dépit d´une conjoncture difficile, Swiss est toujours en mesure d´assurer des dizaines de milliers de places de travail.

Surdimensionné

Les mesures prises par Swiss corrigent une stratégie qui était imprudente et surdimensionnée, selon l´Union démocratique du centre (UDC-droite dure). Il se confirme malheureusement qu´on a dilapidé l´argent du contribuable en soutenant la nouvelle compagnie.

L´UDC a dit depuis le début que Swiss ne pourrait pas survivre avec sa taille actuelle, a déclaré son secrétaire général Gregor Rutz. Il exige que la Confédération se retire de Swiss. A moyen terme, la compagnie aérienne doit devenir autonome, a ajouté M. Rutz.

Révolte des syndicats

Swiss Pilots est de son côté «choqué». «On nous fait payer la note d’une mauvaise gestion, les gens sont inquiets pour leur futur», critique Olivier Chamot. Swiss Pilots veillera à ce que les licenciements soient faits dans les règles.

Le syndicat Kapers espère que les 200 suppressions d’emploi touchant le personnel de cabine pourront s’effectuer par des départs naturels. Sinon, le syndicat exigera un plan social bien doté et la mise sur pied de mesures de travail à temps partiel, indique le porte-parole Urs Eicher.

Le syndicat du personnel au sol (GATA) est lui aussi «révolté». «On ne sait même pas s’il s’agit de mesures intermédiaires ou définitives», déclare le syndicat au «19:30» de la Télévision suisse romande.

Pas terminé

Et ce n’est pas suffisant pour relancer la compagnie, estime M. Chamot. «Pour entrer dans une grande alliance, la compagnie devra encore supprimer des long-courriers», selon lui. Le patron de Swiss André Dosé dit lui-même que la compagnie est encore trop grande, relève-t-il.

Sur les ondes de la Radio suisse romande, Pierre Condom, directeur de la revue «Interavia», estime aussi que «ce n’est pas fini». Swiss doit se diriger vers une stratégie avec une seule structure d’aéroport et non deux hubs (Bâle et Zurich). Selon lui, Swiss a été créée dans l’urgence.

Le prix payé par Bâle-Mulhouse est «énorme», déplore pour sa part le directeur de l’aéroport Jürg Rami. Selon lui, Bâle-Mulhouse perdra 300 000 passagers, soit 10% de sa fréquentation annuelle. Le directeur a néanmoins annoncé qu’il poursuivrait ses efforts pour attirer de nouvelles compagnies.

Zurich-Kloten modéré

Unique airport réagit de façon modérée. «Une structure saine de l’offre est dans l’intérêt des deux parties», estime l’exploitant de l’aéroport zurichois.

Zurich devrait perdre au plus 380 000 passagers en 2003, soit 2%, selon une première estimation de Unique. Si d’autres compagnies ne reprennent pas les liaisons supprimées par Swiss, sinon, Unique table sur un manque à gagner de 4,8 millions environ par an.

De son côté, l’Aéroport international de Genève (AIG) se sort bien des mesures d’assainissement annoncées mardi par Swiss. L’AIG n’est pas touché par les suppressions d’emplois et la disparition de certaines destinations est compensée par une amélioration vers Rome et Paris.

swissinfo avec les agences

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