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Les démocrates du centre derrière Blocher

Le Conseiller fédéral Christoph Blocher jouait à domicile samedi... Keystone

L'Union démocratique du centre (UDC / droite dure) soutient pleinement le durcissement du droit d'asile et des étrangers voulu par son ministre de la justice.

Réunis en assemblée à Maienfeld (Grisons), les délégués du parti se sont prononcés à l’unanimité en faveur des deux lois contestées en référendum.

Pour contrer les durcissements des lois sur l’asile et sur les étrangers, deux référendums ont été déposés cette semaine à Berne. Le peuple devrait voter en septembre.

Ces référendums (qui ont obtenu plus de 160’000 signatures) ont l’appui de la gauche, de plusieurs parlementaires de droite, de l’essentiel des ONG et des œuvres d’entraides. Mais clairement pas de l’UDC.

Sans surprise, ses délégués ont approuvé à l’unanimité les deux nouvelles lois votées en décembre par le Parlement.

Au nom du Conseil fédéral (gouvernement), le ministre de justice et police Christoph Blocher a affirmé que le durcissement proposé était indispensable pour mettre fin aux «graves problèmes de ces dernières années» en matière d’immigration.

Les taux de chômage, de délinquance et de bénéficiaires de rentes assurance invalidité sont trop élevés parmi les étrangers résidant en Suisse, a observé le ministre.

«Ce serait tragique pour la place économique suisse si nos oeuvres sociales devaient accueillir le monde entier.»

Pour lutter contre les abus

La nouvelle loi sur les étrangers permettra de limiter l’admission de la main-d’oeuvre étrangère aux travailleurs qualifiés et de lutter contre les abus, note le ministre. Les mariages blancs notamment.

Toujours selon Christoph Blocher, la nouvelle loi sur l’asile est de son côté «indispensable» pour faciliter l’exécution des renvois.

Aujourd’hui, nombre de requérants ne remettent aucune pièce d’identité officielle, vu qu’en l’absence de papiers, ils ne peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine, estime le ministre.

Les autorités sont ainsi contraintes de rechercher les papiers de plus des deux tiers des 9’500 requérants déboutés. Et, malgré les moyens de contrainte existant, il est difficile de les inciter à collaborer en vue de leur renvoi.

Contre le milliard de la cohésion

Lors de cette assemblée, l’UDC est aussi montée au front contre le milliard de francs promis par la Suisse pour la cohésion de l’UE. Une contribution contre laquelle le parti réuni actuellement les signatures en vue de la porter devant le peuple (référendum).

«Le refus de compenser cette somme dans le budget et de plafonner à ce niveau les contributions à l’UE dans la loi sur la coopération avec les Etats d’Europe de l’Est est inacceptable», a déclaré Ueli Maurer, président du parti.

«Aussi longtemps que nous faisons des cadeaux d’un milliard sans plus nous demander où économiser cet argent, ne nous étonnons pas d’avoir du mal à générer un taux de croissance économique même modeste», a-t-il lancé.

Le président de l’UDC juge «irresponsable» l’attitude du ministre de l’économie Joseph Deiss, estimant qu’un «pipe-line d’argent à sens unique de Berne à Bruxelles» est mis en place.

La Suisse «est priée de passer deux fois à la caisse», elle qui a déjà débloqué 3,4 milliards depuis 1990 pour l’aide aux Pays de l’Est.

Délégués décidés à ne pas décider

Sur proposition de leur comité central, les délégués UDC ont également accepté samedi à la quasi-unanimité d’attendre août pour se prononcer sur l’initiative populaire COSA.

Ce report était proposé en raison d’un apparent changement d’attitude du Parti démocrate-chrétien (PDC / centre) et des Radicaux (PRD / droite) sur la question. Avec de se prononcer, l’UDC veut donc obtenir des assurances.

Lancée par la gauche et les syndicats, cette initiative demande que les bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS) soient attribués à l’assurance vieillesse (AVS). La votation est prévue fin septembre.

swissinfo et les agences

Le Parti des paysans, artisans et indépendants a été fondé en 1937
Il a changé d’appellation pour devenir l’UDC en 1971
L’UDC est présidée par Ueli Maurer
Elle occupe 55 des 200 sièges du Conseil national (chambre basse)
Et 8 sièges sur 46 au Conseil des Etats (chambre haute)
Elle a deux ministres sur sept au Conseil fédéral (exécutif)

– Avec les radicaux, les démocrates-chrétiens et les socialistes, les démocrates du centre (UDC / droite dure) se partagent les sept sièges du gouvernement fédéral.

– L’Union démocratique du centre était à l’origine un parti agrarien qui s’est progressivement profilé très à droite de l’échiquier politique en n’évitant pas toujours le recours au populisme.

– L’UDC a enregistré un large succès lors des élections fédérales de 2003, devenant le premier parti du pays au sein de la chambre du peuple (Conseil national). Le parti est en progression ou en tout cas consolide ses positions dans l’ensemble du pays.

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