Les radicaux optent pour l’ouverture
Le PRD suisse soutient massivement Schengen-Dublin et l'extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays de l'UE.
Réunie samedi à Soleure, l’assemblée des délégués s’est clairement distancée des isolationnistes.
Quelque 260 délégués radicaux (droite) se sont réunis samedi à Soleure sous le signe de l’Europe. La présidente par intérim du PRD a d’ailleurs commence par souligner «l’intérêt vital» qu’a la Suisse à collaborer avec l’Union européenne (UE).
«Nous avons un intérêt vital à ce que les marchés mondiaux soient ouverts aux produits suisses, à pouvoir recruter des spécialistes grâce à la libre circulation des personnes, à collaborer pour rechercher des criminels ou dans le cadre de la protection de l’environnement», a dit Marianne Kleiner.
Soutien massif
Le PRD suisse soutient donc l’accord de Schengen-Dublin. Et c’est même massivement, par 219 voix contre quatre, que l’assemblée des délégués a recommandé de voter oui si le référendum lancé par les opposants venait à aboutir. Les autres accords faisant partie des bilatérales II ont été approuvés à l’unanimité.
Le PRD soutient également (par 253 voix contre une!) l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux membres de l’Union européenne. Malgré les mesures d’accompagnement prévues, les délégués radicaux ont dit oui, estimant que l’élargissement serait bénéfique à l’économie suisse.
Rappelons qu’il y a une semaine, l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure) avait décidé de combattre l’extension. Pour des raisons opposées, l’extrême gauche rejette également cet objet. Quant aux accords de Schengen (sécurité) et Dublin (asile), ils sont combattus pour le moment par l’UDC, l’ASIN et le Parti de la liberté
Pas de mur!
Devant l’assemblée des délégués, Marianne Kleiner a souligné qu’il ne fallait pas laisser la Suisse aux mains de l’UDC, qui veut ériger «un mur autour du pays», et encore moins aux mains du parti socialiste (PS) qui «réclame l’adhésion à grands cris» alors qu’il n’est pas prêt à en accepter les conséquences concrètes.
L’Union européenne est loin d’être parfaite, a reconnu la présidente ad interim. «Mais pour nous, Suisses, cela n’a aujourd’hui pas d’importance, car nous ne discutons pas d’une adhésion. Nous suivons notre propre voie, la voie bilatérale».
«Les bilatérales ne constituent ni un moyen d’entrer dans l’UE sans s’en apercevoir, ni une manière de bloquer le débat de fond, mais une politique à part entière adaptée au contexte politique national», a plaidé quant à lui le conseiller national vaudois Charles Favre.
Allant dans le même sens, le ministre suisse des Finances, le radical Hans-Rudolf Merz également présent à Soleure, a déclaré qu’«en Europe, la Suisse doit rester la Suisse», ce qui ne veut pas dire qu’elle doit s’isoler, comme le veut l’UDC.
«L’histoire a montré que les murs avaient toujours conduit à l’effet inverse que celui recherché. Et les perdants ont toujours été ceux qui les avaient érigés», a souligné le conseiller fédéral.
Les bilatérales bis ne menacent pas les piliers de l’identité suisse que sont la souveraineté, la démocratie directe, le fédéralisme ou le franc, a affirmé Hans-Rudolf Merz. Ils apportent en revanche des avantages en nous ouvrant des marchés, l’accès à des projets de formation et de recherches tout en nous assurant le secret bancaire, a-t-il ajouté.
Episode douloureux
«Mon corps a été plus fort que ma volonté»: c’est par ces mots que Rolf Schweiger a expliqué sa démission avec effet immédiat de la présidence du PRD début novembre, pour cause de ‘burn out’.
Cette décision a été la plus difficile de ma vie, a avoué le Zougois, vivement applaudi par l’assistance debout. «J’ai vécu dans la hantise d’être perçu comme un perdant».
Le successeur de Rolf Schweiger à la présidence du PRD sera connu début mars. Le comité directeur du parti a apporté son soutien aux deux candidats déclarés: Fulvio Pelli et Georges Theiler… La date exacte et le lieu de l’assemblée des délégués qui aura pour tâche d’élire le successeur de Rolf Schweiger restent à déterminer.
swissinfo et les agences
– L’Union démocratique du centre (UDC) avait décidé de combattre l’extension de l’accord sur la libre circulation des personnes aux nouveaux pays membres de l’Union européenne. Pour des raisons opposées, l’extrême gauche rejette également cet objet.
– Les accords de Schengen (sécurité) et Dublin (asile), sont combattus pour le moment par l’UDC, l’ASIN, le Parti de la liberté, l’Union démocratique fédérale (parti chrétien fondamentaliste).
– Le délai référendaire pour l’accord de Schengen/Dublin et l’extension de la libre circulation des personnes court jusqu’au 31 mars. Si les référendums aboutissent, la votation fédérale aura vraisemblablement lieu le 5 juin.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.