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Les Suisses de France tiennent à la proximité

Christian Verdet/Mairie de Roanne

La fermeture du consulat de Bordeaux il y a tout juste un an a entraîné une baisse des inscriptions, constate l'Union des Associations suisses de France. Réunie ce week-end à Roanne, elle élit ses nouveaux délégués au Conseil des Suisses de l'étranger (CSE).

En avril dernier, le consulat de Bordeaux fermait ses portes patinées par l’Histoire. Crée en 1798 sous le régime de la République helvétique, il était le premier consulat ouvert par la Suisse en France.

Depuis, les départements de l’arrondissement consulaire de Bordeaux ont été attribués soit à l’ambassade suisse de Paris, soit aux consulats généraux de Marseille ou de Lyon. Seul un consulat honoraire, c’est-à-dire sans attribution administrative, subsiste désormais à Bordeaux.

Dénoncée l’an dernier lors de son congrès de cinquantenaire à Tours, cette mesure a eu les conséquences négatives auxquelles s’attendait l’Union des Associations suisses de France (UASF).

«Le consulat de Bordeaux permettait un travail de proximité. Il y avait de ce fait des nouvelles inscriptions assez fréquentes – de l’ordre de 3 à 4 par mois – dans nos associations membres», souligne Serge Lemeslif, président de l’UASF. Aujourd’hui, ce nombre a considérablement diminué.

Revue suisse amputée

Et ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle qui a marqué l’année écoulée pour l’UASF. En décembre dernier, le Parlement helvétique a en effet opéré une coupure de 500’000 francs dans le budget de la Revue suisse. Sa parution passera donc à quatre numéros par an, contre six actuellement.

Déjà à l’ordre du jour du congrès de l’an dernier – au terme duquel une résolution adressée à la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey avait été adoptée -, la limitation budgétaire à l’encontre de la Revue suisse risque de refaire parler d’elle ce samedi à Roanne, dans la Loire, lors du 51ème congrès de l’UASF.

«Je crains sa disparition à une échéance plus ou moins lointaine, du moins dans sa forme actuelle. Or la version papier est très importante, surtout pour les personnes qui n’ont pas internet, et elles sont encore nombreuses. Par ce biais, elles ont le sentiment d’appartenir à une communauté», confie Serge Lemeslif.

Même son de cloche du côté de Jean-Michel Begey, vice-président de l’UASF: «Pour ma part, je travaille tous les jours avec Internet, mais je préfère de loin avoir une Revue suisse sur papier. Je peux la lire quand j’en ai envie et pas uniquement en face d’un écran d’ordinateur. Je suis contre le zéro papier intégral.»

Aller de l’avant

Président de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), Jacques-Simon Eggly déplore bien sûr ces deux «déplaisirs» que sont la fermeture des consulats et la coupure dans le budget de la Revue suisse.

Mais il invite aussi à aller de l’avant. Ce que permettra la réunion de Roanne puisque qu’elle verra l’élection des nouveaux délégués de l’UASF au Conseil de l’Organisation des Suisses de l’étranger (CSE). Elu tous les quatre ans, cet organe représentatif a été constitué pour la dernière fois en 2005.

Il entrera en fonction dans sa nouvelle composition en août prochain à Lucerne. La délégation de l’UASF, qui compte dix membres et deux suppléants, est le poids lourd du CSE, proportionnellement au fait que la France accueille la plus importante communauté helvétique hors frontière (176’723 personnes selon les chiffres de 2007) devant l’Allemagne (75’008) et les Etats-Unis (73’978).

Grâce à la nouvelle répartition des sièges – sur 140, 120 sont prévus pour les Suisses de l’étranger –, un plus grand nombre de pays peuvent être représentés au CSE. Mais la réflexion sur l’amélioration de la représentativité du CSE a lieu en continu au sein de l’OSE, indique Jacques-Simon Eggly.

L’intérêt est là

En France en tout cas, l’intérêt est au rendez-vous. «Il y a suffisamment de candidats pour chacune des circonscriptions, avec pas mal de candidatures sur Paris», indique Jean-Michel Begey.

Pour sa part, Serge Lemeslif se félicite du fait que quelques jeunes se soient également portés candidats. «Comme les règles d’élection sont faites par les organisations faîtières, je proposerai lors du prochain congrès de limiter les mandats à deux consécutifs, cela permettrait peut-être un meilleur renouvellement», ajoute-t-il.

Et de conclure sur une comparaison que lui a inspirée un récent séjour dans le canton d’Appenzell, d’où est originaire sa femme. «En Suisse, on subventionne l’agriculture de montagne, et c’est judicieux de le faire. Cela permet de conserver un paysage qui attire les touristes. Or le tourisme est un secteur vital de l’économie, comme le sont les Suisses de l’étranger. Pourquoi donc couper dans les budgets qui leur sont destinés?»

swissinfo, Carole Wälti

Historique. La présence des Suisses en France est très ancienne. Ainsi, certains clubs, amicales ou associations ont atteint l’âge vénérable de 200 ans.

Regroupement. Mais c’est en 1958, au 36ème congrès de l’Organisation des Suisses de l’étranger à Baden, que l’impulsion a été donnée en faveur du regroupement de ces organisations sur le modèle de ce qui se passait alors en Allemagne ou en Italie.

Cinquantenaire. L’Union des Suisses de France, devenue par la suite Union des Associations suisses de France (UASF), a vu le jour officiellement en 1959 à l’Abbaye de Royaumont (Val-d’Oise, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris).

L’an dernier, l’UASF a tenu son congrès du cinquantenaire à Tours.

Membres. Elle rassemble aujourd’hui entre 85 et 90 organisations.

1998: Annecy, Nice, Besançon, Palma de Majorque, Malaga
2000: Venise
2003: Johannesburg
2004: Mülhausen
2005: Manchester, Amsterdam
2006: Dresde, Las Palmas, Melbourne, Houston
2007: Naples
2008: Bordeaux
Automne 2009: Hambourg

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