Les Suisses ne veulent pas adhérer à l’UE
Les Suisses sont ouverts à l'Union européenne (UE), mais pas au point de vouloir y adhérer. C'est l'enseignement principal d'un sondage publié vendredi.
Comme l’ont montré les deux dernières votations populaires sur le sujet, c’est la voie bilatérale qui continue à recueillir le plus de suffrages.
S’agissant de politique européenne, les Suisses sont 84% à vouloir «garder toutes les options ouvertes», sans s’engager trop avant. C’est aussi la voie préférée des sympathisants du Parti démocrate-chrétien, comme l’indique vendredi l’Institut gfs.bern en publiant son dernier baromètre européen.
Prônée par les Socialistes, l’option du débat sur les avantages et les inconvénients de l’adhésion ou du statu quo obtient 71% de réponses totalement ou plutôt positives.
La solution privilégiée par le Parti radical (droite), soit résoudre d’abord les problèmes intérieurs avant d’entreprendre tout débat actif sur l’Europe, rencontre 56% d’avis favorables.
La seule des quatre options proposées qui n’obtient pas une majorité de soutien est celle que prône l’UDC (droite dure), soit de renoncer à toute adhésion. Seuls 43% des sondés se disent d’accord.
Seuls 7% d’Européens inconditionnels
Ce résultat ne signifie cependant pas que les Suisses sont majoritairement en faveur de l’adhésion. S’ils devaient se prononcer aujourd’hui, 54% se déclareraient contre ou plutôt contre, alors qu’ils sont 37% pour ou plutôt pour.
En fait, seules 7% des personnes interrogées se disent pour une adhésion sans condition. 25% sont pour une formule d’adhésion «à la carte», avec la possibilité de pouvoir se distancier des décisions de l’UE dans certains cas.
Quant à l’option de l’Espace Economique Européen (EEE), elle ne recueille que 13% d’avis favorables.
Toute solutions confondues, c’est donc la voie bilatérale qui a la meilleure cote. 48% des personnes interrogées sont pour. Parmi elles, 18% ne veulent en aucun cas aller au-delà des accords bilatéraux actuels, alors que 30% sont prêtes à s’engager davantage sur un modèle bilatéral durable.
Horizon 2015
L’Institut gfs.bern a encore demandé aux Suisses comment ils voyaient la situation dans dix ans. Parmi quatre scénarios, celui prévoyant que le pays sera membre de l’UE semble vraisemblable ou plutôt vraisemblable à 45% des sondés, alors que 48% n’y croient pas.
Concernant l’évolution de l’UE à l’horizon 2015, 42% pensent qu’elle se concentrera uniquement sur les questions économiques, alors que 43% jugent cette perspective invraisemblable ou plutôt invraisemblable.
22% pensent carrément que l’UE n’existera plus et 20% croient à la création d’un Etat fédéral européen.
swissinfo et les agences
Le dernier baromètre européen montre que 7% seulement des citoyens suisses sont pour une adhésion sans conditions du pays à l’UE.
L’option qui recueille le plus de suffrages (30%) est celle du «rapprochement durable» par des accords bilatéraux.
25% sont pour une adhésion avec la possibilité de pouvoir se distancer des décisions de Bruxelles dans certains cas.
18% ne veulent en aucun cas de collaboration plus étroite avec l’UE que celle prévue par les Bilatérales I et II.
13% enfin sont pour une adhésion à l’Espace Economique Européen.
– Le baromètre européen de l’Institut gfs.bern existe depuis 16 ans. Au départ, il se concentrait sur des thèmes précis comme le marché intérieur, l’EEE et plus tard les Bilatérales.
– Depuis 1993, il est établi régulièrement, soit aujourd’hui deux fois par année, en mai et en novembre.
– Le dernier en date, publié vendredi, porte sur un échantillon représentatif de 1027 personnes, interrogées à fin novembre. La marge d’erreur et de plus ou moins 3,1 points
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