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Les écologistes contre les avions de chasse

Franz Weber à l'heure du dépôt des signatures. Keystone

Les jets de l'armée suisse font trop de bruit. Une initiative populaire, déposée jeudi à Berne, vise à leur interdire le survol des zones de détente touristiques.

A l’origine de ce texte, on trouve l’écologiste de choc Franz Weber et son association Helvetia Nostra, qui ont récemment déposé une autre initiative, cette fois pour protéger la forêt.

Franz Weber a marqué un premier point dans son combat contre les FA-18 qui troublent la quiétude des touristes. Il a déposé jeudi à Berne une initiative populaire fédérale revêtue d’environ 134’600 signatures.

Ce texte, baptisé «contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques», vise à interdire, en temps de paix, les exercices militaires avec des jets dans les lieux de détente. Il s’agit en particulier d’éviter le survol par des FA-18 du Valais et de la région du lac de Brienz, dans l’Oberland bernois.

A noter que le Grand Hotel de Giessbach, qui a retrouvé son éclat grâce à Franz Weber, se trouve dans cette région.

L’écologiste, fondateur de l’association Helvetia Nostra, a lancé cette initiative populaire en mai 2004, après l’arrivée de ces avions sur l’aérodrome bernois de Meiringen. «La Suisse est en train de détruire son tourisme avec ce vacarme», a-t-martelé devant la presse.

L’«arrogance» de l’armée


Et Franz Weber d’invoquer le poids économique de la branche touristique, la protection de la faune, l’inutilité des FA-18 pour un pays comme la Suisse, sa neutralité à l’égard de l’OTAN et l’«arrogance» des militaires. Il n’a d’ailleurs pas caché qu’il considère cette initiative comme un instrument de pression et qu’il pourrait la retirer si l’armée fait des concessions.

Des représentants des riverains ont aussi fait part de leurs expériences. Ils ont souligné la dégradation de la situation par rapport à celle d’il y a quelques années. A l’époque, les vols étaient certes plus nombreux mais les avions étaient moins bruyants.

Les promoteurs de l’initiative ont toutefois contesté vouloir la fermeture pure et simple de Meiringen, qui génère une centaine d’emplois. Ils sont convaincus que des alternatives existent, par exemple en transformant le site en musée.

Le cas du Valais est comparable à celui de l’Oberland bernois, selon Franz Weber. Outre Meiringen, le nouveau concept de stationnement de l’armée prévoit que les forces aériennes se concentreront à Sion, à Payerne, dans le canton de Vaud, à Emmen (Lucerne) et à Locarno (Tesssin). C’est un des facteurs qui a persuadé le Vaudois d’adoption de lancer une initiative au niveau fédéral, et pas seulement dans le canton de Berne.

Initiatives en série


Défenseur acharné de l’environnement et du patrimoine depuis 40 ans, Franz Weber a déposé il y a trois semaines une autre initiative fédérale intitulée «Sauver la forêt suisse» et munie de quelque 115’000 paraphes.

Par ailleurs, les citoyens vaudois se prononceront le 27 novembre sur sa nouvelle initiative «Sauvez Lavaux». Le militant âgé de 78 ans espère ainsi introduire dans la nouvelle constitution cantonale la protection de cette région qu’il avait fait inclure dans l’ancienne charte en 1977.

swissinfo et les agences

L’initiative populaire fédérale «Contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques» vent introduire dans la Constitution fédérale un nouvel article 74a, dont le texte est le suivant:
«En temps de paix, les exercices militaires impliquant des avions de combat à réaction sont interdites dans les zones de détente touristiques».

– D’ici 2010, les forces aériennes suisses prévoient déjà de réduire les mouvements d’avions de combat sur les quatre aéroports militaires du pays. Ils passeraient de 51’000 par année aujourd’hui à 25’000 environ.

– Actuellement, les jets n’ont le droit de voler que la semaine, de huit heures du matin à la fin de l’après-midi, mais pas pendant le pause de la mi-journée. Les vols du soir (jusqu’à 22 heures) sont autorisés une fois par semaine.

– Les vols supersoniques ne sont possibles qu’à une altitude supérieure à 10’000 mètres. Le fameux «double bang» qui marque le passage du mur du son ne retentit en principe pas plus de 300 fois par année au-dessus de la Suisse, certains de ces vols ayant été déplacés à l’étranger.

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