Normes un peu plus sévères pour conserver l’arme de service
Le gouvernement veut continuer à «faire confiance aux soldats». Celui qui veut conserver son arme après le service militaire devra seulement prouver son intérêt pour le tir.
Les anciens soldats devront en plus confirmer par écrit qu’il n’existe pas de motifs les empêchant de la conserver. Le gouvernement renonce à demander un extrait du casier judiciaire.
Les Suisses devront remplir des conditions plus strictes pour garder leur arme à la fin de leurs obligations militaires. Au cours des trois dernières années, il faudra avoir effectué deux tirs en campagne à 300 mètres en plus des tirs obligatoires pour devenir propriétaire du fusil ou du pistolet.
Les personnes qui quittent l’armée de milice devront aussi confirmer au moyen d’une déclaration écrite spontanée qu’il n’existe pas de motif d’empêchement à la cession de l’arme.
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Armée de milice
Tir sportif
Le principe est que le militaire puisse conserver son arme pour pratiquer le tir sportif. Jusqu’ici, il devait pour cela attester l’accomplissement de deux programmes fédéraux à 300 mètres au cours des trois années précédant sa libération de l’armée, a communiqué mercredi le Département fédéral de la défense (DDPS).
A l’avenir, il devra aussi avoir effectué deux tirs en campagne durant ce laps de temps pour prétendre devenir propriétaire de l’arme.
Le DDPS explique qu’avec Armée XXI, les tirs obligatoires doivent en principe être accomplis jusqu’à la fin de l’année précédant la libération. L’attestation d’une activité de tir est donc ainsi réalisée pour l’instant par un grand nombre de militaires uniquement avec l’accomplissement du programme obligatoire à 300 mètres.
En durcissant les conditions, les autorités veulent que l’intérêt pour le tir sportif soit plus clairement démontré. La vérification des déclarations spontanées demeure réservée.
Manque de courage
Le Parti socialiste est le seul des partis gouvernementaux à avoir réagi aux dispositions adoptées mercredi. Dans un communiqué, le PS juge que le gouvernement «manque de courage».
Le PS se dit «plus que jamais décidé à restreindre la disponibilité des armes à feu en Suisse, pour prévenir la violence – en particulier la violence domestique – et le suicide».
Les socialistes vont donc s’engager au niveau cantonal pour que les cantons conditionnent la cession de l’arme à la présentation d’un permis d’achat. Ils planchent également – avec d’autres organisations – sur le lancement d’une initiative populaire.
La discussion sur la possession d’armes à feu est devenue depuis quelque temps plus vive en Suisse à la suite de différents drames. Le dernier qui a marqué les esprits est le meurtre de l’ancienne championne de ski Corine Rey-Bellet et de son frère, le 30 avril dernier. L’auteur du meurtre, le mari de la skieuse, avait utilisé son pistolet d’ordonnance.
swissinfo et les agences
Le thème des armes à feu – surtout des armes d’ordonnance conservées à la maison par les soldats ou anciens soldats – est depuis un certain temps au centre des débats.
Selon des études récentes, le lien entre le nombre d’armes en circulation et le nombre d’homicides et de suicides et évident.
En septembre dernier, la revue féminine «Annabelle» a remis aux Chambres fédérales une pétition munie de 17’400 signatures demandant d’interdire les armes militaires à la maison.
La loi sur les armes est actuellement sur les bancs du Parlement. La Chambre basse devra en débattre durant la prochaine session. Les députés devront en particulier décider s’ils veulent au moins créer un registre national des armes, une proposition déjà rejetée par la Chambre haute.
Depuis la réforme Armée XXI, les forces armées suisse comptent 120’000 militaires actifs et 100’000 réservistes
En 2003, 40% des soldats qui terminaient leur service militaire ont conservé leur fusil d’assaut
En 2005, le taux est descendu à 29%
Les soldats équipés d’un pistolet sont davantage intéressés à conserver leur arme: environ 95% font ce choix en 2005
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