Nouveaux horizons pour la politique étrangère
Pour le gouvernement l’UE reste la priorité de sa politique étrangère. Mais il faut renforcer les liens avec d’autres grands partenaires comme les Etats-Unis.
En revanche, le Conseil fédéral montre davantage de retenue en matière d’aide au développement dont le budget ne sera pas augmenté.
Le gouvernement a expliqué les grands axes de la politique extérieure lors d’une conférence de presse tenue jeudi. Les sept membres du collège gouvernemental s’étaient réunis la veille pour débattre d’un document du Département fédéral (ministère) des affaires étrangères.
La Suisse ne peut rester indifférente aux évolutions qu’a connues la planète depuis 2000, date du dernier rapport gouvernemental sur la politique extérieure, a souligné le ministre des Affaires étrangères.
Micheline Calmy-Rey préconise ainsi de renforcer les relations avec les régions autres que l’Union européenne (UE), dans la perspective de la promotion des intérêts helvétiques.
A commencer par les Etats-Unis, avec la négociation d’un accord de libre-échange ainsi que des collaborations s’agissant du Proche-Orient, du Moyen-Orient, de la promotion de la paix et de la démocratie.
La droite dure claironne
L’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) claironne son succès, elle qui demande depuis deux lustres de renforcer les relations économiques avec Washington.
Toute la droite et l’économie sont favorables à cette ouverture outre-Atlantique. De plus, l’UDC voit dans cette nouvelle politique une limitation des ambitions de Mme Calmy-Rey.
«Je n’ai pas l’impression d’avoir les ailes coupées, au contraire», a déclaré pour sa part la responsable du DFAE. Cette nouvelle approche de la politique étrangère ne remet pas en cause la politique européenne de la Suisse.
Les relations avec l’UE sont et demeurent prioritaires, a-t-elle souligné. Les relations avec les Etats-Unis sont complémentaires.
Le ministre des Affaires étrangères a précisé à ce titre que le papier que son département avait soumis au gouvernement ne modifiait pas les précédentes décisions prises par le gouvernement concernant l’Europe.
Aide au développement
Discrète sur l’ouverture économique aux Etats-Unis, la gauche se concentre sur l’autre aspect nouveau du document gouvernemental, celui de l’aide au développement. La Suisse a en effet décidé de modifier sa comptabilité en incluant désormais les coûts liés à l’accueil des requérants d’asile.
Cette mesure, pratiquée par d’autres pays, permet à la Confédération de faire passer à 0,41% la part du PNB consacrée aux plus déshérités de la planète.
Le gouvernement se livre à des «artifices statistiques» sans augmenter les moyens, déplorent le Parti socialiste et la Communauté des oeuvres d’entraide suisses. La droite approuve en revanche l’opération, arguant qu’il faut voir la solidarité «dans son ensemble».
swissinfo et les agences
L’UE et l’ONU demandent de faire passer l’aide au développement à 0,56% du produit national brut d’ici 2010 et 0,7% d’ici 2015
La Suisse y consacre actuellement 0,37%
La prise en compte de l’accueil des réfugiés fera passer ce taux à 0,41%
En chiffres, la Suisse prévoit d’y consacrer 1,46 milliard de francs en 2006, 1,52 en 2007 et 1,56 en 2008
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