Où vivent les 9 millions de Suisses?
La population du pays a atteint un record en 2023: 8,96 millions d'habitants. Comment se répartissent-ils sur le territoire? Quelles sont les principales évolutions? Tour d'horizon.
Les deux visages de la Suisse divergent toujours plus, alors que la population augmente. Les cantons de Bâle-Ville et surtout Genève affichent aujourd’hui des densités record, au-delà de 3000 personnes sur des terrains de 0,1 km2.
Plus on s’éloigne d’un plateau densément peuplé, plus la carte se désertifie alors que l’altitude s’élève. Les régions montagneuses, du Valais aux Grisons en passant par la Suisse centrale, présentent d’immenses pans de terres inhabitées, voire inhabitables.
Population presque triplée dans certaines communes
Une partie de ces zones escarpées a même tendance à se dépeupler. En Valais, dans le nord du Tessin, dans les cantons d’Uri ou des Grisons, des communes ont perdu des habitants durant les 30 dernières années.
Une réalité bien différente de celle que l’on rencontre dans la majorité du pays. En moyenne, la population des communes a augmenté de 33%. Autrement dit, pour trois personnes vivant dans la localité en 1993, elles sont désormais quatre.
Dans certains cas, la croissance démographique va bien au-delà. À Montet (FR), Gletterens (FR) ou Chavannes-des-Bois (VD), le nombre de résidents a triplé en trois décennies.
L’Ouest lausannois se densifie
Dans l’Ouest lausannois aussi, des villes et villages ont vécu une véritable transformation. En périphérie de Lausanne, la région a connu une hausse de 40% des habitants. Saint-Sulpice compte presque deux fois plus d’administrés qu’en 1993. Un phénomène qui ne va pas sans certains défis.
“On a profité du potentiel des friches industrielles. Ce sont des secteurs qui étaient de la zone à bâtir, déjà constructibles mais plus utilisés pour l’activité industrielle, qui a disparu progressivement, surtout à la fin des années 90 et au début des années 2000. Et aujourd’hui ce potentiel, il est réutilisé pour faire des nouveaux quartiers”, explique dans le 19h30 Benoît Biéler, directeur de Stratégie et développement de l’Ouest lausannois (SDOL)
Les explications dans le 19h30 de RTS:
Pression démographique
Les migrations internes illustrent la pression qui pèsent sur les infrastructures et le logement. Genève, où la densité atteint des sommets, a perdu plus de 20’000 personnes dans ces échanges avec les autres cantons depuis 10 ans. La situation est similaire à Bâle-Ville. A l’inverse, Fribourg a absorbé 14’000 arrivées de plus que de départs en ce qui concerne les déplacements à l’intérieur de la Suisse.
L’analyse de Mathias Lerch, directeur du laboratoire de démographie urbaine à l’EPFL:
Plus étonnant, Vaud affiche lui aussi un solde négatif malgré l’ajout de 12’535 Genevois. Nombre d’habitants du canton se sont eux aussi exilés, principalement vers Fribourg (+12’804) et le Valais (+9029).
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