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Pacs: le Valais fait cavalier seul

Les couples homosexuels valaisans ne bénéficieront pas d’un pacte de partenariat. Keystone Archive

Seul canton suisse à refuser l'avant-projet de loi sur le partenariat des couples homosexuels mis en consultation par Berne, le Valais n'aura pas de pacs

Ainsi en a décidé le Parlement, qui refuse une motion en faveur d’une loi cantonale.

En refusant une motion d’un député socialiste, Marc Kalbermatten, le parlement valaisan refuse le principe d’une loi sur le fameux pacs pour homosexuels.

Pour argumenter ce refus, les députés opposés à ce principe se sont retranchés derrière la notion de famille.

Mais, il s’en est fallu de peu pour que la motion soit acceptée, avec seulement six voix de différence.

En réalité, le parlement a suivi le Conseil d’Etat pour lequel la reconnaissance d’un partenariat homosexuel affaiblirait la protection constitutionnelle dont bénéficie la famille.

Faire confiance à Berne

Par ailleurs, le gouvernement valaisan a aussi estimé que la nécessité d’une réglementation cantonale n’est pas démontrée alors même que le projet de loi fédérale est bien avancé.

De plus, l’Exécutif valaisan part du principe que les couples homosexuels ne sont pas systématiquement défavorisés en matière fiscale notamment.

Cela dit, la bagarre a fait rage lors des débats. Où les socialistes, les radicaux, les élus libéraux et l’élu du parti Chrétien-Social du Valais romand se sont montrés favorables au partenariat des couples homosexuels.
En revanche, les démocrates-chrétiens (majoritaire au parlement) et les élus de l’Union démocratique du centre se sont ralliés en masse aux arguments de rejet avancés par le gouvernement.

«Décision peu courageuse»

«La position du Conseil d’Etat est peu courageuse et relève d’un manque de responsabilité», relève le député radical Claude Oreiller.

Et d’ajouter:«La société évolue. Et sans attaquer l’institution du mariage, force est de constater qu’elle n’est plus le seul modèle de vie en commun».

Pour sa part, le député libéral Pierre-Christian de Roten estime que «la réponse du Conseil d’Etat frise l’hypocrisie».

Un choix de société

Quant au gouvernement, il ne s’est pas laissé intimidé par toutes ces attaques.

«Le Conseil d’Etat n’est pas frileux, se défend le conseiller d’Etat Jean-René Fournier, il a opéré un choix de société et celui-ci ne va pas dans le sens du «pacs» mais donne la priorité à la famille».

Et comme pour rassurer les partisans du pacs, le gouvernement a assuré que le partenariat homosexuel sera traité en Valais dès que la loi fédérale sera admise.

Pourtant, l’auteur de la motion a fait un vibrant plaidoyer sur la tolérance avant le vote.

«Allons montrer à la Suisse que les Valaisans ont l’esprit ouvert et donnons la possibilité à un véritable débat de s’engager». Un appel qui n’a donc pas été suivi.

Ce refus déçoit vivement le président de l’association homosexuelle valaisanne Alpagai, Henry de Wolff qui, toutefois s’est «réjoui du score serré du vote».

Quant au pacs, il existe déjà dans les cantons de Genève et Zürich.

swissinfo avec les agences

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