Pas de ruée sur l’immobilier en France voisine
Malgré les accords bilatéraux, les Suisses ne se précipitent pas pour acheter un chez-soi côté français.
En région genevoise, ce désintérêt peut notamment s’expliquer par le niveau des prix, devenus dissuasifs.
«Ces dernières années, les prix ont flambé dans la région», constate Fabien Beulet, agent immobilier à Saint-Genis Pouilly, dans le département de l’Ain. Aujourd’hui, on ne trouve plus aucune villa dans le pays de Gex à moins de 500 000 francs suisses.
La spéculation s’est développée pendant les négociations entre Berne et Bruxelles. «Tout le monde voyait les Suisses arriver», poursuit l’agent immobilier.
La réalité est aujourd’hui bien différente. «Nos clients actuels sont surtout des nouveaux frontaliers et des organisations internationales», note Fabien Beulet.
Les Suisses aiment leur pays
Bernard Devaud, responsable de plusieurs agences immobilières dans le Chablais français, voit une autre raison, plus sentimentale, à ce manque d’enthousiasme: l’attachement des Suisses à leur pays. Pas évident en effet pour des parents d’envoyer leurs enfants apprendre l’histoire de France à l’école.
Quant aux Helvètes pour qui ce genre de considération n’a pas d’importance, ils n’ont pas attendu les accords bilatéraux pour acquérir le bien de leur rêve de l’autre côté de la frontière.
A l’avenir, Bernard Devaud voit plutôt des titulaires de permis C habitant Genève franchir le pas.
Un avis que partage Jean-François Besson, secrétaire général du groupe transfrontalier européen. Une fois les accords bilatéraux bien ancrés dans les esprits, les porteurs de permis C vont s’installer en France, selon lui.
En attendant la libre circulation
Lorsque la libre circulation des personnes deviendra intégrale, dans moins de deux ans, ce mouvement devrait s’intensifier.
Pour Jean-François Besson, les Italiens, les Espagnols ou les Portugais travaillant en Suisse n’hésiteront pas à venir vivre en France.
En attendant, les nouveaux arrivants en zone frontalière sont majoritairement des Français qui viennent travailler en Suisse.
En deux ans, le nombre de frontaliers en région genevoise est passé de 27 000 à 34 000. Une augmentation qui résulte du boom conjoncturel et non des accords bilatéraux.
swissinfo avec les agences
En région genevoise, les prix de l’immobilier flambent depuis plusieurs années
Malgré les accords bilatéraux, les Suisses ne se précipitent pas sur la zone frontalière
Les nouveaux habitants sont plutôt des Français qui travaillent en Suisse
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