Sepp Blatter a repris la main
Depuis sa réélection triomphale à la présidence de la FIFA, Sepp Blatter savoure sa victoire. Il profite même de la Coupe du monde pour renforcer sa position.
Michel Zen-Ruffinen, encore secrétaire général de la Fédération internationale de football (FIFA) jusqu’au 4 juillet, l’avait prédit. Dés les premiers matches lancés en Corée du Sud et au Japon, peu de monde se rappellera les tourmentes que la direction de la FIFA a traversées ces derniers mois, jusqu’au Congrès de Séoul où Sepp Blatter a finalement été plébiscité pour un nouveau mandat de quatre ans.
Et cela malgré les multiples attaques dont il a été victime de la part de certains de ses vice-présidents et de Michel Zen-Ruffinen. Aujourd’hui, Sepp Blatter a repris la main. Et règne sans partage sur la Coupe du monde, dont il a laissé la direction opérationnelle à son secrétaire général.
La justice zurichoise continue
Ce compromis a permis un arrêt des hostilités de part et d’autre. «C’est la Coupe du monde et donc la Coupe de tout le monde», rappelait cette semaine le président de la (FIFA) sur une chaîne coréenne.
Bien sûr, la justice zurichoise n’a pas encore renoncé à poursuivre son enquête sur la prétendue gestion déloyale du président de la FIFA. Mais à partir du moment où les 11 dépositaires (dont cinq vice-présidents de la FIFA) de la plainte, déposée à Zurich en mai, ont fait marche arrière, l’enquête devrait être poursuive pour la forme, sans mettre en danger le président, si l’on en croît plusieurs déclarations de juristes zurichois.
Loin de tous ces soucis, Sepp Blatter peut rayonner comme il aime le faire. Les quelques sifflets à son égard lors de la cérémonie d’ouverture ont été oubliés.
Depuis le 31 mai, le président de la FIFA a rencontré le président coréen, le Premier ministre japonais, le prince Takamodo et il est reçu avec tous les honneurs d’un chef d’Etat. Même Chung Mong-joon, vice-président de la FIFA et parmi les plus virulents de ses adversaires, s’affichent à ses côtés. Pour préserver les apparences et pour ne permettre aucune fausse note durant la Coupe du monde.
Une touche de sensibilité
A chacun de ses déplacements, un cortège présidentiel d’au moins cinq voitures accompagne Sepp Blatter. La FIFA a mis à sa disposition un jet privé, pour faciliter ses allées et venues entre les différents sites coréens et japonais.
Le Haut-Valaisan s’est même laissé photographier en prenant le métro de Séoul, montrant l’exemple pour éviter les bouchons.
Sportivement parlant, le patron du football mondial aime se rendre sur la pelouse saluer les joueurs avant les hymnes nationaux. Lors du premier match du Brésil, son embrassade avec Ronaldo, ému de retrouver la compétition après tous ses déboires de santé, a apporté une touche de sensibilité dont Sepp Blatter a le secret.
swissinfo/Gabriel Nadav à Séoul
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