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Un jeune député qui aime le travail d’équipe

La trentaine sportive et alerte, Laurent Favre est aussi footballeur, actuel membre de l'équipe du Parlement. Keystone

Entré l'automne dernier au Parlement fédéral, Laurent Favre a vécu les débats sur l'extension de la libre circulation avec l'Europe et sur la crise alimentaire mondiale comme les moments forts de la session d'été.

Ce Neuchâtelois des montagnes se considère comme un défenseur du monde agricole et un partisan des énergies renouvelables.

Elu au Parlement en octobre dernier en tant que représentant du Parti radical-démocratique (droite) de son canton, il fait partie de l’équipe de passionnés de foot du Parlement.

Et il a l’air sportif avec sa chemise blanche, sa cravate rouge et bleue et ses cheveux coupés courts. Il fait partie de la nouvelle génération de parlementaires et a l’air bien dans sa peau.

«Je me définis comme un gros travailleur, pas forcément comme quelqu’un qui recherche les feux de la rampe avec des idées spectaculaires. Ces qualités m’ont servi jusqu’ici dans mon parcours professionnel et politique», confesse-t-il.

Laurent Favre reconnaît qu’il va devoir faire ses preuves durant ces trois prochaines années s’il veut être réélu. Jusqu’ici, il s’est concentré sur l’agriculture et l’environnement, des dossiers qu’il connaît bien.

Mais il ne veut pas se limiter à représenter exclusivement les paysans. «Je m’intéresse aussi à la politique étrangère, à la promotion de la paix, et j’aimerais développer mes connaissances dans les questions énergétiques.»

Proche de l’économie

Durant la session d’été, il a suivi avec intérêt les nombreux débats sur les relations avec l’Europe et sur l’aide au développement, ainsi que sur le prix du pétrole et la crise alimentaire mondiale.

Il n’est pas tout à fait satisfait de la décision de la majorité parlementaire consistant à relier le renouvellement de l’accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’UE et son extension aux nouveaux pays membres, car il préférait la proposition du gouvernement. «Les citoyens devraient pouvoir se prononcer sur chaque sujet séparément plutôt que sur un paquet. Mais c’est une décision politique et je suis convaincu que le peuple va approuver cet objet.»

Et de relever aussitôt l’importance du traité sur la libre circulation pour l’économie nationale, comme on peut s’y attendre chez un membre du Parti radical, traditionnellement proche des milieux économiques.

Laurent Favre avance des arguments similaires pour expliquer sa position sur les politiques agricole et énergétique ou sur le rôle des Suisses de l’étranger.

«Ils constituent une force économique et beaucoup d’entre eux travaillent pour des entreprises suisses actives à l’étranger. Ils représentent aussi notre pays et contribuent à sa bonne image dans le monde.»

Le Neuchâtelois est ouvert à l’idée d’une représentation de la Cinquième Suisse au Parlement, mais il avoue ne pas avoir encore approfondi une proposition dans ce sens présentée par le centre gauche.

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Une conscience verte

A 35 ans, Laurent Favre reconnaît volontiers qu’il a beaucoup à apprendre et qu’il se repose encore sur son parti pour s’orienter sur de nombreux enjeux politiques. «La ligne du parti me convient en général, notamment pour ce qui touche à la politique étrangère, au rôle de l’Etat ainsi qu’aux valeurs de responsabilité individuelle et de liberté.»

«Mais, ajoute-t-il, j’aimerais mettre plus d’accent sur les énergies renouvelables, comme le biogaz, les énergies solaire et éolienne. J’ai une conscience verte et je n’ai pas peur de la nature.»

Le conseiller national ne se distingue peut-être pas encore beaucoup de ses collègues, mais il semble vouloir limiter les risques au profit d’une approche réaliste, y compris en matière d’aide au développement. «Je suis satisfait du vote en faveur du maintien du niveau de l’aide au développement, une augmentation n’aurait pas été réaliste actuellement. Mais je ne l’exclus pas à long terme.»

Nous nous en remettrons

Laurent Favre affirme que son but personnel est de réussir à trouver le bon équilibre entre son travail de directeur d’une association économique locale et son mandat politique.

«Ce n’est pas facile d’être un politicien à temps partiel, comme la plupart des parlementaires suisses, tout en poursuivant une carrière professionnelle. Il y a un risque. J’espère pouvoir réduire mon temps de travail à l’automne.»

Le sport est l’un de ses hobbies mais il confesse qu’avec l’âge, son corps commence à être plus vulnérable aux blessures. Il a participé à la prestigieuse patrouille des glaciers en Valais et suit l’Euro 2008.

«Je suis bien sûr déçu de l’équipe suisse. J’avais espéré qu’elle arriverait en quarts de finales, ou même en demi-finale.» Il impute les deux défaites helvétiques au manque de chance et de capacité à réagir contre un adversaire mieux classé.

«Mais nous nous en remettrons. Et cette sortie précoce pourrait bien faire plaisir aux entreprises parce que les gens vont retourner au travail plus tôt», dit-il en riant.

swissinfo, Urs Geiser et Pierre-François Besson
(Traduction de l’anglais: Isabelle Eichenberger)

Laurent Favre siège au Conseil national (Chambre du peuple) dans les rangs du Parti radical-démocratique (droite) et fait partie des plus de 50 nouveaux députés élus en octobre 2007.

Son parti, qui compte 43 sièges dans les deux Chambres, a été le parti fondateur de la Suisse moderne au 19e siècle.

Aujourd’hui, il n’est plus que la quatrième formation politique, derrière l’Union démocratique du centre (UDC, droite nationaliste), le Parti socialiste et le Parti démocrate-chrétien (centre droit).

Né en 1973, il a grandi dans la chaîne jurassienne. Il a travaillé comme ingénieur agronome et est directeur de l’association neuchâteloise des paysans et des vignerons.

Il a siégé au conseil communal de Fleurier, cité horlogère de 3500 habitants située entre Neuchâtel et la frontière française.

Il a été député radical au parlement cantonal de 2005 à 2007.

Il fait du cyclisme, du ski de fond et du football. Il est membre de l’équipe de football du Parlement qui dispute jusqu’à 15 matches par an et participe à des tournois internationaux.

Pour l’Euro 2008, il soutient l’équipe d’Allemagne.

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