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Un tout petit progrès contre les armes biologiques

Les gouvernements craignent de devoir affronter de plus en plus d'alertes biologiques au cours des prochaines années. Keystone

Le ministère suisse des Affaires étrangères salue les avancées de la Conférence internationale sur le renouvellement de la Convention de 1972 sur les armes biologiques.

Cette conférence de trois semaines s’est achevée vendredi à Genève par l’adoption d’un plan d’action. Mais seules des mesures volontaires de contrôle ont été approuvées.

«La Suisse est très heureuse de l’issue de la conférence, vu que la dernière rencontre, il y a cinq ans, s’était terminée par un échec», a déclaré à swissinfo Francesco Quattrini, du Centre de politique de sécurité internationale du ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE).

«Le processus est à nouveau sur les rails après l’échec de la précédente conférence en 2001. Nous avons réussi à surmonter les divisions», a pour sa part déclaré aux journalistes l’ambassadeur du Pakistan et président de la réunion Masood Khan.

Concrètement, les 155 Etats parties (dont la Suisse) à la sixième conférence d’examen de la Convention de 1975, réunis depuis le 20 novembre à Genève, se sont engagés à renforcer leurs contrôles sur le plan national ainsi que les échanges d’information sur le plan international.

Pas de mesures de vérification

Mais le document adopté par consensus ne prévoit aucune mesure de vérification contraignante, ni inspections sur place à la différence de ce qui existe pour les armes nucléaires et chimiques. Les Etats et l’industrie répugnent à transmettre des informations jugées souvent confidentielles.

«Le thème de mesures de vérification sur le plan international n’a pas été discuté», a confirmé l’ambassadeur pakistanais.

Lors de la précédente conférence d’examen, en 2001, il avait été impossible de dégager un consensus sur des mesures de vérification de la Convention malgré des années de négociation. Les Etats-Unis avaient alors refusé de signer un nouveau protocole.

Les Etats ont convenu de renforcer les mesures de confiance pour éviter que des matériaux dangereux tombent notamment entre les mains de terroristes. La Finlande au nom de l’Union européenne, ainsi que la Suisse ont salué le renforcement de la Convention, tout en affirmant avoir souhaité des mesures plus ambitieuses.

Francesco Quattrini souligne pour sa part que toutes les délégations présentes à Genève se sont montrées très constructives. Les Etats-Unis notamment sont venus à Genève avec «un esprit positif», selon le diplomate.

Progrès modeste

La conférence a décidé de créer une unité de soutien pour la mise en œuvre de la Convention. Basée à New York, elle sera composée de trois personnes. «C’est un progrès modeste, mais c’est un début», a déclaré l’ambassadeur du Pakistan.

La conférence a décidé aussi de promouvoir l’universalisation de la Convention et de renforcer la coopération technique. Plusieurs groupes de travail se réuniront avant la prochaine conférence d’examen en 2011.

A l’ouverture de la réunion, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan avait souligné que les risques se sont accrus. «Les techniques biologiques ont connu de grandes avancées, avec des avantages considérables mais aussi des dangers potentiels», avait mis en garde Kofi Annan en appelant les Etats à s’unir contre le danger du bioterrorisme.

swissinfo et les agences

La Convention des Nations Unies sur les armes biologiques a été le premier traité multilatéral bannissant une catégorie entière d’armes.

Signée le 19 avril 1972, elle est entrée en vigueur le 26 mars 1975.

147 Etats l’ont ratifiée, parmi lesquels toutes les puissances importantes de la planète, et 16 autres l’ont simplement signée.

Malgré cela, la Convention ne prévoit pas d’instruments de vérification de son application, ce qui en limite nettement l’efficacité.

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