Une poignée de main pour accélérer les bilatérales
Pascal Couchepin et le Premier ministre irlandais Bertie Ahern ont souhaité samedi voir aboutir les bilatérales bis avant la fin de l'année.
Les deux hommes ont eu un entretien privé, au dernier jour de la visite du président de la Confédération à Dublin.
«Tout le monde souhaite que les négociations aboutissent le plus rapidement possible», s’est exclamé M. Couchepin au sortir de la rencontre. «Il y a toujours un risque» de ne pas y parvenir, a-t-il ajouté, précisant qu’«avec l’élargissement de l’Union à 25 pays, il sera encore plus difficile d’aboutir».
Bertie Ahern avait demandé un entretien privé avec le conseiller fédéral. L’Irlande doit prendre au prochain semestre la présidence de l’Union européenne, actuellement assumée par l’Italie.
Le premier ministre irlandais a ainsi assuré M. Couchepin de son soutien pour aider la Suisse à achever les négociations, «sous la présidence italienne encore».
De son côté, M. Couchepin a ajouté: «l’Italie, en tant que pays voisin de la Suisse, a un plus grand intérêt que l’Irlande à voir ces négociations se conclure».
Petit mouvement réciproque
Une rencontre entre M. Couchepin et le président de la Commission européenne, Romano Prodi, est par ailleurs prévue vendredi prochain à Lausanne, dans le cadre de la remise du Prix Jean Monnet à M. Prodi.
Si les Bilatérales II devaient être abordées au cours de l’entrevue, cela serait le signe d’une avancée significative, selon des sources proches du dossier. «Tout dépendra de la séance du Conseil fédéral mercredi, où nous discuterons de notre stratégie de négociation», a pour sa part estimé M. Couchepin.
«Dans une négociation, quand on est très proche d’aboutir, il faut qu’il y ait un petit mouvement des deux côtés, sans pour autant abandonner les points essentiels, comme le secret bancaire», a-t-il ajouté.
Si toutefois le dossier des Bilatérales II devait revenir aux Irlandais, «pays qui a une moins grande connaissance pratique de ce qu’est la Suisse», M. Couchepin est convaincu que Dublin fera preuve d’au moins autant de bienveillance envers la Suisse que Rome.
Accord imminent sur l’Ulster
Lors de sa rencontre avec M. Ahern, le chef du DFI a en outre abordé la crise en Irlande du Nord. «Dublin espère arriver, dans les prochains jours, à un arrangement qui confirme les accords de Vendredi Saint», a annoncé M. Couchepin.
Ces accords, signés en avril 1998, consacraient le partage du pouvoir entre protestants et catholiques au sein d’institutions mixtes. Ils ont été suspendus il y a un an après la découverte d’un réseau présumé d’espions de l’IRA opérant au sein de l’Assemblée d’Irlande du Nord.
M. Ahern a estimé que, lorsque les deux parties seront parvenues à un accord, il faudra à terme que la population de l’Eire se prononce par référendum sur le statut de la province. Rattachement à l’Irlande, indépendance ou statu quo sont les alternatives évoquées.
L’exemple jurassien
M. Couchepin a alors présenté l’exemple jurassien. «J’ai évoqué la procédure des référendums en cascade que nous avons utilisée en Suisse pour le Jura», a-t-il dit. Cette succession de votes par district a permis à la population de se déterminer progressivement, évitant ainsi d’exacerber encore plus les tensions.
Au cours de son voyage dans la capitale irlandaise, le président de la Confédération a mené jeudi et vendredi la délégation suisse à la conférence sur la drogue du Groupe Pompidou. Samedi après-midi, M. Couchepin s’est envolé de l’aéroport de Dublin. Il est arrivé à Sion en début de soirée.
swissinfo et les agences
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