Votations du 22 septembre: tout reste ouvert
Alors que débute la campagne, les premières tendances dessinent une majorité pour l’initiative sur la biodiversité ainsi que pour la réforme du deuxième pilier. Les deux objets seront soumis au vote le 22 septembre et rien n’est encore joué.
Les vacances d’été sont terminées. La vie politique suisse reprend son cours – et la campagne pour les votations du 22 septembreLien externe s’accélère. Concernant l’initiative sur la biodiversité, les positions semblent conformes aux différences traditionnelles entre les partis. Complexe, le projet de réforme du deuxième pilier de retraite suisse devrait encore susciter des débats.
Si le vote avait eu lieu début août, l’initiative sur la biodiversité aurait été acceptée de justesse. Et la réforme de la prévoyance professionnelle aurait obtenu une majorité relative. C’est ce que révèle le premier sondage SSR réalisé par l’institut gfs.bern. La campagne de votation ne fait toutefois que commencer et ces deux victoires sont donc loin d’être acquises.
Pour ce premier sondage en vue de la votation populaire fédérale du 22 septembre 2024, l’institut gfs.bern a interrogé 12’332 électeurs et électrices entre le 29 juillet et le 12 août. La marge d’erreur statistique se situe entre +/-2,8 points de pourcentage.
Initiative pour la biodiversité: un oui aux perspectives sombres
Début août, l’initiative sur la biodiversité aurait été acceptée. Selon la première tendance, 51% des électeurs et des électrices sont «résolument pour» ou «plutôt pour», alors que 43% s’y opposent. Les indécis représentent quant à eux 6%.
Toutefois, près des trois quarts des personnes interrogées s’attendent à un rejet. Les initiatives populaires perdent généralement du terrain à mesure que les campagnes avancent, lorsque le problème de base passe au second plan et que les éventuelles conséquences négatives du projet sont davantage discutées.
L’initiative a certainement déjà perdu en popularité durant les mois d’été, avec le lancement de la campagne de ses opposants. Au final, tout dépendra de la vision qui s’impose: la biodiversité est-elle un problème sous-estimé? Ou est-ce que l’acceptation de l’initiative exclurait de trop grandes surfaces de terre de toute exploitation?
+ Vous trouverez ci-dessous toutes les informations sur l’initiative pour la biodiversité:
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Initiative sur la biodiversité: essentielle pour protéger la nature ou trop extrême?
Les positions suivent les lignes habituelles
La proposition suscite des réactions suivant un schéma politique clair, selon gfs.bern. En effet, le soutien à l’initiative provient principalement de la gauche, des agglomérations, de la Suisse romande et des femmes. De l’autre côté, ce sont surtout les hommes et les personnes vivant à la campagne qui s’opposent à l’initiative.
Les partisans et les partisanes du Parti socialiste (PS) et des Vert-e-s sont ceux et celles qui soutiennent le plus clairement le projet, ainsi qu’une nette majorité des Vert’libéraux. Une majorité des centristes s’y opposent, et le rejet est encore plus marqué parmi les rangs du Parti libéral radical (PLR) et de l’Union démocratique du centre (UDC).
En Suisse romande, le sondage révèle que 57% des personnes interrogées sont favorables à l’initiative, beaucoup de gens étant encore «plutôt pour» ou «indécis». En Suisse italienne, l’initiative obtient 51% de soutien. En Suisse alémanique, seule une majorité relative de 49% se prononce en faveur de l’initiative.
Parmi les Suisses de l’étranger, l’initiative bénéficie d’une plus grande acceptation. La part de celles et ceux qui sont «résolument pour» ou «plutôt pour» y est plus élevée (60%) – alors que celles et ceux qui sont «résolument contre» sont nettement moins nombreux (15%).
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Réforme des retraites: une issue inconnue
La situation est plus serrée pour la réforme des retraites. Seule une majorité relative de 49% soutient la «Réforme de la prévoyance professionnelle LPP», alors que 39% des personnes sondées y sont opposées.
Il est frappant de constater que 12% des personnes interrogées sont encore totalement indécises. Le projet est considéré comme complexe et les sondages ont montré que peu de personnes s’étaient encore fait une opinion.
Mais pratiquement tout le monde est d’accord sur la nécessité d’agir. 87% des personnes sondées sont «résolument pour» ou «plutôt pour» que la situation des personnes travaillant à temps partiel – en particulier les femmes – soit améliorée. Elles sont 54% à penser que la baisse des cotisations pour les travailleurs et travailleuses âgés est une bonne chose et 49% à être d’accord avec le fait que le taux de conversion des rentes LPP ne doit pas être trop élevé.
L’idée contraire, selon laquelle la réforme serait une «bêtise», est toutefois également répandue. 51% des personnes interrogées sont convaincues que les salariés paieraient des cotisations plus élevées et recevraient ensuite moins de rentes. Elles sont encore plus nombreuses (65% «résolument pour»/«plutôt pour») à être d’accord avec l’argument selon lequel, compte tenu du renchérissement et des taux d’intérêt élevés, une baisse des rentes LPP ne serait pas supportable pour beaucoup.
+ Vous trouverez ici toutes les informations sur la réforme de la LPP:
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Les enjeux de la réforme de la prévoyance professionnelle
Des intentions de vote identiques dans le pays et à l’étranger
Les électeurs et les électrices proches des Vert’libéraux, du Centre et du PLR se sont clairement prononcés en faveur du projet. Les personnes non affiliées à un parti ainsi que celles qui votent pour l’UDC ou les Vert-e-s ont également tendance à voter oui. Ce sont surtout les sympathisants et les sympathisantes du PS qui s’y opposent, même si c’est «étonnamment serré», comme le souligne gfs.bern.
L’écart entre les partis et leur base est intéressant à observer. Les partis centraux et leur électorat semblent alignés, tandis que les mots d’ordre des deux pôles (c’est-à-dire de l’UDC, du PS et des Vert-e-s) n’ont qu’un impact limité sur leur base.
Les intentions de vote des Suisses de l’étranger interrogés sont pratiquement les mêmes que celles de leurs compatriotes en Suisse.
Une erreur de calcul pourrait aussi avoir une influence sur la campagne. L’Office fédéral des assurances sociales a récemment reconnu qu’il s’était trompé dans ses prévisions de dépenses pour l’Assurance vieillesse et survivants (AVS). Ce qui signifie que le système se porte mieux financièrement que prévu.
Toutefois, des voix s’élèvent, notamment à gauche, pour demander que la votation sur l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes de 2022 soit répétée – l’erreur de calcul aurait selon elles influencé le résultat serré de 50,5% de oui.
+ Pour en savoir plus sur le litige concernant l’AVS:
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«Pour maintenir la confiance dans la démocratie, il faut tirer les leçons des erreurs de calcul»
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