Votations fédérales du 22 septembre 2024
Les Suisses ont rejeté largement une initiative qui demandait de consacrer plus de ressources à la biodiversité. Ils ont également enterré la réforme du deuxième pilier du système des retraites concoctée par le gouvernement et le parlement.
La réforme de la prévoyance professionnelle a été clairement refusée dans les urnes. Plus de 67% de l’électorat et la totalité des cantons ont dit «non» à cette modification législative qui était proposée tant par le gouvernement que par la majorité de droite du Parlement.
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Résultats de la votation du 22 septembre 2024 en Suisse
Le paquet de cinq mesures visait, d’une part, à sécuriser durablement le financement du 2e pilier du système de prévoyance vieillesse, qui est alimenté de manière paritaire par les cotisations de la population active et des employeurs, face aux défis démographique et financier.
Autre objectif affiché: mieux couvrir à la retraite les personnes employées à temps partiel et à faibles revenus, qui sont surtout des femmes, en abaissant notamment le revenu annuel minimum nécessaire pour pouvoir accéder à une caisse de pension.
Pour ses adversaires, le problème principal était la baisse du taux de conversion, soit la part du capital vieillesse épargné versée par les caisses de pension chaque année, de 6,8% à 6%. L’Union syndicale suisse (USS) a fait campagne avec un argument-phare: celui selon lequel la révision impliquerait que les personnes salariées paient des cotisations plus élevées pour percevoir des rentes plus basses à la retraite.
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La réforme de la prévoyance professionnelle balayée dans les urnes
Avec le «non» clair de ce dimanche dans les urnes, l’électorat suisse a aussi estimé que le système des retraites helvétique n’avait pas un besoin urgent d’être mis sous perfusion et qu’il n’avait pas à payer pour un patient en bonne santé. C’est l’un des six enseignements qui ressort de notre analyse.
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Six leçons à tirer de ce dimanche de votation sur la réforme du 2e pilier
La recette proposée par l’initiative « Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage» pour lutter contre le déclin de la biodiversité n’a pas non plus convaincu le peuple suisse. Près de deux tiers des citoyennes et des citoyens suisses et presque tous les cantons (à l’exception de Bâle-Ville et de Genève) ont refusé le texte.
Lancée par des associations de protection de la nature et de l’environnement, l’initiative voulait obliger les pouvoirs publics à affecter plus de surfaces et allouer plus de moyens financiers à la sauvegarde et au renforcement de la biodiversité. Elle prévoyait aussi d’ancrer une meilleure protection du paysage et du patrimoine bâti dans la Constitution.
Les principaux partis de droite et le Centre, ainsi que les milieux économiques, ont fait alliance avec les milieux agricoles pour combattre l’initiative. Ces acteurs ont réussi à convaincre le peuple en dépeignant le texte comme «trop extrême et inefficace» et en affirmant que la législation actuelle suffisait.
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La Suisse n’investira pas davantage dans sa biodiversité
Pour sauvegarder la biodiversité en Suisse, il faudra désormais compter sur les outils déjà mis en place par le gouvernement pour sauvegarder la biodiversité en Suisse. Si certaines mesures prises portent leurs fruits, un important travail de conviction est encore nécessaire, estime Thibault Lachat, professeur d’écologie forestière.
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Ce que la Suisse entend faire pour mieux protéger sa biodiversité
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