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Zurich a le soutien de l’Union des villes suisses

Les villes et les communes suisses approuvent dans leur majorité les propositions de la ville de Zurich en matière d'asile.

Un groupe de travail a été mis sur pied pour élaborer des modèles de travail obligatoire pour les requérants d’asile.

En même temps que Ruth Metzler rencontrait les représentants des cantons jeudi à Berne, l’Union des villes (UVS) suisses tenait séance, à Berne également, pour évoquer les propositions zurichoises.

Municipale en charge des affaires sociales, l’écologiste zurichoise Monika Stocker n’a pas caché, lors d’une conférence de presse à Zurich, que l’UVS n’avait que moyennement apprécié de ne pas avoir été invitée par Ruth Metzler.

«A plus d’un titre dans le domaine de l’asile, les communes se sentent dépossédées de leurs compétences», a-t-elle déclaré. Monika Stocker espère désormais que les villes seront consultées pour la mise sur pied de l’ordre du jour de la conférence nationale.

Lausanne intéressée

«Quand Zurich fait quelque chose, ce n’est pas toujours accueilli avec sympathie dans le reste du pays. Mais là, nous avons reçu beaucoup de réactions positives», a dit Monika Stocker.

La ville de Lausanne, non représentée lors de la réunion de l’UVS, a ainsi communiqué son intérêt pour les propositions zurichoises.

Groupe de travail

L’UVS avait également convié à Berne l’Association des communes et l’«Initiative des villes – politique sociale». Leurs représentants – une douzaine de personnes – ont décidé de créer un groupe de travail pour étudier des modèles de programmes d’occupation pour les requérants d’asile.

C’est l’un des points principaux de l’appel de Zurich: les requérants devraient non seulement pouvoir travailler, mais ils y devraient même y être obligés.

«Attention, il s’agit bien d’une obligation au sens d’engagement, pas de contrainte, a précisé la cheffe des affaires sociales zurichoises. Contrainte implique que l’on soit puni si l’on ne travaille pas, ce qui n’est pas du tout notre intention.»

L’instauration du travail obligatoire est considérée comme urgente par Zurich. Elle permettrait de financer les prestations fournies aux réfugiés et créerait des règles claires.

Finances publiques

«Les finances sont évidemment un facteur important, a admis Monika Stocker. Mais il est temps de se demander si l’argent public est dépensé à bon escient. La majorité des dépenses actuelles vont à des prestations sociales et à l’assistance.

Ne pourrait-on pas utiliser nos ressources de façon à ce que cela rapporte quelque chose à la communauté, avec des programmes d’occupation par exemple, plutôt que de bâtir un énorme appareil répressif?»

Conflit ville-canton

Sur ce point, l’écologiste risque d’avoir un échange animé avec son homologue cantonale, la démocrate du centre Rita Fuhrer, en charge du dossier des affaires sociales et de la sécurité.

Le canton de Zurich fait d’ailleurs partie de ceux qui ont augmenté l’interdiction de travailler de trois à douze mois, une mesure décriée par la ville dans son manifeste. Les deux magistrates ont prévu une rencontre en mars.

L’UVS a par ailleurs demandé une audition auprès de la commission du Conseil national chargée de la révision de la loi sur l’asile. Elle estime que ses revendications n’ont pas été suffisamment été prises en compte lors de la consultaton.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich.

Dans un manifeste en dix points présenté le 31 janvier dernier, la ville de Zurich demande notamment :

– Le droit, voire l’obligation, de travailler pour les requérants.
– Le droit à l’éducation pour les enfants et les jeunes.
– L’organisation du soutien mutuel entre compatriotes.
– Des décisions d’asile correctes et rapides.
– Une aide financière pour les prestations des communes.
– L’expulsion immédiate des requérants criminels.
– Une conférence nationale.

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