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La vague verte n’éclabousse pas le gouvernement

L’offensive lancée par les Verts pour s’emparer d’un siège au Conseil fédéral s’est soldée par un échec. Tous les membres du gouvernement en exercice ont été réélus avec de très bons résultats. Ce renouvellement intégral de l’exécutif fédéral n’a toutefois pas manqué d’être passionnant. Analyse.


Die wiedergewählten Bundesrätinnen und Bundesräte werden im Nationalratssaal vereidigt.
Zum zweiten Mal vereidigt: die wiedergewählten Mitglieder der Regierung vor ihren Wählerinnen und Wählern, der Bundesversammlung. Keystone / Anthony Anex

Les Verts, le parti qui a enregistré la plus importante progression lors des élections législatives, n’ont toujours pas de siège au gouvernement suisse. Leur candidate de combat Regula Rytz, qui a tenté d’attaquer l’un des deux sièges du Parti libéral-radical (PLR / droite), n’a obtenu que 82 voix. Ignazio Cassis a été réélu avec 145 voix.

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Le Tessin toujours représenté

Le ministre des Affaires étrangères a obtenu de loin le pire résultat de ce renouvellement du collège gouvernemental. Un mauvais score qui n’est pas lié au fait qu’il soit le représentant du pays le plus impopulaire ou que sa politique ne soit actuellement pas couronnée de succès. La raison de sa piètre performance s’explique par le comportement électoral des Verts et des socialistes, qui ont donné leur voix à la candidate de combat à la suite de la vague verte des élections législatives d’octobre.

Ce sont avant tout les origines d’Ignazio Cassis qui l’ont protégé d’une éviction. La décision de diriger leur attaque contre un représentant de la minorité italophone a aussi été la plus grande faiblesse de la stratégie des Verts. La représentation des intérêts des différents parties du pays au sein du gouvernement est même exigée par la Constitution. Et les parlementaires des autres partis ont suivi cet argument.

De membre d’un parti à membre du collège

Pas de manœuvres, d’intrigues ou d’éviction: le nouveau Parlement tient à la concordance. La réélection incontestée des six autres ministres en exercice, qui ont tous obtenu de très bons, voire de brillants résultats en est la preuve. C’est aussi l’expression du soutien des membres du Parlement à la représentation des autres grands partis au gouvernement.

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Ces résultats démontrent également que les ministres en exercice sont parvenus à mettre du côté la ligne du parti pour devenir les membres d’un organe collégial. Cette année, le renouvellement du Conseil fédéral ne peut pas être interprété comme un bilan intermédiaire de leur prestation.

Le Parlement a confirmé sa fonction de facteur de stabilité. Dans les débats qui ont précédé l’élection, ce terme était l’un des plus fréquemment cités, surtout lorsqu’il s’agissait de défendre la répartition actuelle des sièges. Certains ont parlé de concordance, tout en pensant à leur maintien au pouvoir. Les Verts n’ont réussi à convaincre qu’une minorité des élus des deux chambres que la stabilité pourrait également signifier l’adaptation à la volonté de l’électorat.

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À la recherche d’une nouvelle formule magique

La «formule magique», née il y a soixante ans, selon laquelle les trois plus grands partis obtiennent chacun deux sièges et le quatrième parti un siège, continue à être appliquée. Elle avait pourtant été remise en question par les politiciens et les médias à l’approche de l’élection du gouvernement.

Selon le point de vue, les prétentions de la gauche ou de la droite sur leur nombre de sièges au gouvernement ont été contestées. En réalité, l’UDC et le PLR ne détiennent de majorité ni dans l’électorat ni dans l’une des chambres. Ils sont toujours représentés par quatre membres sur sept au gouvernement. Si Regula Rytz avait été élue par les Verts pour remplacer le ministre PLR Ignazio Cassis, le camp rouge-vert aurait acquis une majorité au gouvernement, ce qui n’aurait pas non plus correspondu à sa force.

Conclusion: la formule magique n’existe pas ou n’existe plus. Début 2020, un sommet de la concordance réunira les principaux partis pour trouver une nouvelle clé permettant de représenter de manière équitable les différents groupes d’intérêts au sein du gouvernement.

Les résultats des ministres réélus

La ministre de la Défense Viola Amherd est la reine de la matinée. Pratiquement incontestée, la démocrate-chrétienne (PDC / centre) a été réélue avec 218 voix sur 232 bulletins valables.

Le ministre socialiste de l’Intérieur Alain Berset a aussi été brillamment réélu avec 214 voix sur 230 bulletins valables.

Ueli Maurer a lui obtenu 213 voix sur 221 bulletins valables. Le ministre des Finances de l’Union démocratique du centre (UDC /droite conservatrice) est aussi le doyen de fonction du Conseil fédéral.

La ministre socialiste Simonetta Sommaruga, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, a recueilli 192 voix sur 218 bulletins valables. 

Le ministre de l’Économie UDC Guy Parmelin a été réélu au gouvernement, en récoltant 191 voix sur 204 bulletins valables.

Enfin, la ministre de Justice et Police Karin Keller-Sutter n’a pas réalisé un bon résultat. La PLR n’obtient que 169 voix sur 206 bulletins valables.

Traduit de l’italien par Katy Romy

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