Accord sur les activités nucléaires nord-coréennes à Genève
Les Etats-Unis et la Corée du Nord ont conclu dimanche à Genève un accord selon lequel Pyongyang va arrêter toutes ses activités nucléaires d'ici la fin de l'année.
Les détails des mesures feront l’objet de discussions lors de la réunion du groupe des Six (Etats-Unis, Chine, Russie, Japon, les deux Corées) dans le courant du mois de septembre à Pékin.
Les Nord-Coréens «fourniront une liste complète de leurs activités nucléaires et neutraliseront tous leurs programmes nucléaires d’ici la fin de cette année», a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires asiatiques.
«Nous avons bien dit tous les programmes nucléaires, tous», a souligné Christopher Hill, lors d’une conférence de presse à la Mission américaine auprès de l’ONU.
L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) vérifiera le processus de démantèlement de ses installations par Pyongyang.
Avant de s’envoler pour Sydney (Australie), le secrétaire d’Etat américain adjoint a remercié la Suisse pour avoir accueilli ces discussions pendant deux jours à Genève.
Selon des sources diplomatiques, c’est la Corée du Nord qui a proposé la cité de Calvin pour cette deuxième réunion de discussions directes avec les Américains depuis février.
«Les déclarations du secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires asiatiques Christopher Hill sont très positives et nous réjouissent. La Suisse soutient la non-prolifération des armes nucléaires et salue toute solution trouvée sur le plan diplomatique», affirme Lars Knuchel, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
A Pékin en septembre
La Corée du Nord a entamé sa dénucléarisation dans le cadre d’un accord multilatéral conclu le 13 février dernier à Pékin entre les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et la Russie.
Cet accord prévoit, en échange, une importante aide énergétique. Pyongyang a déjà fermé à la mi-juillet son principal site nucléaire, Yongbyon, et doit à présent déclarer l’ensemble de ses programmes et les désactiver.
Les détails de ces mesures feront l’objet de discussions lors de la réunion du groupe des Six (Etats-Unis, Chine, Russie, Japon, les deux Corées) dans le courant de septembre à Pékin.
Le chef de la délégation américaine a espéré ensuite conclure dans les premiers mois de l’année prochaine un accord sur un mécanisme de paix et de sécurité pour l’Asie du nord et de l’est et la normalisation des relations entre Pyongyang et Washington restées en suspens depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53).
Le responsable américain a encore indiqué avoir discuté de la question de la suppression de l’inscription par les Etats-Unis de la Corée du Nord sur la liste des Etats terroristes.
Des efforts conjugués
Une conférence internationale de paix pourrait également avoir lieu pour signer un traité de paix entre les deux Corées.
Interrogé sur les raisons de ces progrès, Christopher Hill a estimé que le régime de Pyongyang a réalisé que les Nord-Coréens «peuvent vivre mieux» et que l’accord conclu en février «offre des avantages».
Le secrétaire d’Etat adjoint américain a aussi souligné que ces progrès résultent «des efforts conjugués des autres pays membres du groupe des Six, en particulier de la Chine, présidente du groupe, et de la Russie sur le mécanisme de sécurité en Asie».
Une réunion entre le Japon et la Corée du Nord à Oulan-Bator est prévue la semaine prochaine pour discuter des relations bilatérales entre les deux pays.
Le chef de la délégation nord-coréenne Kim Gye-gwan n’a, pour sa part, fait aucune déclaration.
swissinfo et les agences
Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a été signé en 1968 et est entré en vigueur en 1970.
Le TNP favorise les usages pacifiques de l’atome, en affirmant le droit à développer la recherche, la production et l’utilisation du nucléaire à des fins pacifiques
En Suisse, il est entré en vigueur en 1977.
C’est le traité le plus universel car ratifié par 189 Etats, sauf l’Inde, le Pakistan et Israël. La Corée du Nord s’en est retirée en 2003.
Le 9 octobre 2006 la Corée du Nord est devenue la huitième puissance nucléaire de la planète en effectuant son premier essai qui a engendré une grave crise au niveau international.La Suisse s’était ralliée à la communauté internationale pour condamner cet essai.
Les autres puissances nucléaires (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine), sont aussi membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.