Le revenu de base a davantage séduit les Suisses de l’étranger
Les Suisses de l’étranger ont rejeté moins massivement l’initiative sur le revenu de base inconditionnel que leurs concitoyens de l’intérieur. Ils ont également plébiscité à une plus large majorité la révision de la loi sur l’asile. Les différences de pourcentages entre les cantons sont toutefois importantes.
De nombreuses études ont montré que les Suisses de l’étranger votaient généralement un peu plus à gauche que leurs concitoyens restés au pays. L’analyse des résultats de la votation du 5 juin 2016 dans les 12 cantons qui comptabilisent de manière séparée les Suisses de l’étranger confirme une nouvelle fois cette tendance.
Dans ces cantons, les expatriés ont accepté à une plus large majorité la révision de la loi sur l’asile et rejeté moins massivement l’initiative pour un revenu de base inconditionnel (RBI) que l’ensemble de l’électorat.
Une révolution appenzelloise?
Une comparaison sur l’ensemble de la Suisse n’est pas possible car les cantons qui comptabilisent séparément les Suisses de l’étranger ne sont pas répartis équitablement sur l’ensemble du territoire. En Suisse romande, seul le canton de Neuchâtel ne figure pas dans la liste des douze.
La comparaison à l’intérieur des cantons donne toutefois des indications intéressantes. Ainsi, dans le demi-canton conservateur d’Appenzell Rhodes-Intérieures, seuls 12,6% des citoyens se sont montrés favorables au RBI, tandis que la proportion atteint 31,25% chez les Appenzellois de l’extérieur. Cela représente même le troisième plus haut taux d’acceptation parmi les expatriés, juste derrière ceux de Genève (35,07%) et de Bâle-Ville (34,07%), qui votent généralement plus à gauche.
Bâle-Ville est l’unique canton où les citoyens de l’intérieur ont accepté à un plus large pourcentage le RBI que les Suisses de l’étranger. Les différences sont également importantes dans les cantons de Lucerne (canton: 18%; Suisses de l’étranger: 27,56%) et d’Uri (15,5%; 23,24%).
Acceptation massive de la loi sur l’asile
En ce qui concerne la modification de la loi sur l’asile, qui prévoit une accélération des procédures et des conseils juridiques gratuits pour les demandeurs d’asile, la proportion de «oui» chez les Suisses de l’étranger est plus importante que celle des autochtones dans les 12 cantons pris en compte.
Dans les cantons d’Uri, de Bâle-Ville et de Zurich, le «oui» a même dépassé les 80%. Les différences ne sont toutefois pas aussi frappantes en ce qui concerne le référendum sur l’asile par rapport à l’initiative sur le revenu de base universel, hormis à Uri (canton: 61,3% ; Suisses de l’étranger 81,75%) et une nouvelle fois à Appenzell Rhodes-Intérieures (canton: 56%; Suisses de l’étranger: 70,83%).
Un long séjour à l’étranger change-t-il la manière dont on perçoit les thèmes politiques? N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ci-dessous:
(Traduction de l’allemand: Samuel Jaberg)
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