Assurance-chômage: cotiser davantage et toucher moins

La Chambre haute a mis lundi un point final à la révision de la loi sur l'assurance chômage en éliminant les dernières divergences avec la Chambre basse. Pilule amère pour les assurés: ils devront cotiser davantage et plus longtemps pour toucher parfois moins.

Dénonçant un «pillage des prestations», la gauche et les syndicats ont déjà promis un référendum. Auparavant, le texte sera encore une fois soumis à l’approbation des Chambres lors des votations finales qui concluent la session de printemps vendredi.

Le projet concocté par le Parlement doit assainir l’assurance chômage dont la dette s’élève actuellement à 9 milliards de francs, dont 6 milliards de dette structurelle. «C’est un projet équilibré et acceptable», a estimé la ministre de l’économie Doris Leuthard. Il prévoit une augmentation des recettes de 646 millions de francs et des économies à hauteur de 622 millions, a-t-elle précisé.

Un point de vue qui fera néanmoins grincer des dents : limitation des prestations, augmentation des cotisations, ce sont de surcroît les jeunes qui sont le plus durement touchés.

Si les chômeurs de moins de 30 ans ne veulent pas être pénalisés par l’assurance, ils devront à l’avenir accepter un emploi même si celui-ci ne tient pas compte de leurs aptitudes ou de leur formation. Les moins de 25 ans sans enfant se voient en outre frappés d’un plafond de 200 jours d’indemnisation et les étudiants qui ne trouvent pas de travail après leur formation ne seront soutenus que pendant 90 jours au lieu 200.

Plus généralement, les assurés ne pourront toucher 400 jours d’indemnités qu’après avoir cotisé 18 mois, soit six mois de plus qu’actuellement. Douze mois de cotisation donneront droit à seulement 260 indemnités.

Les régions durement frappées par la crise ne pourront plus demander de prolongation temporaire d’indemnités à 520 jours. Exit aussi la possibilité de prolonger la durée du chômage partiel.

A noter également que les cotisations paritaires sur les salaires passeront de 2 à 2,2% et que les personnes touchant des salaires compris entre 126’000 et 315’000 francs devront verser en plus – temporairement – un pour cent de solidarité.

swissinfo.ch et les agences