Barrage d’Ilisu: la Suisse suspend ses garanties
Tout comme l'Allemagne et l'Autriche, la Suisse a annoncé mardi qu'elle suspendait ses garanties à l'exportation pour le projet controversé du barrage turc d'Ilisu. Les trois pays donnent toutefois un délai de 180 jours à Ankara pour remplir les standards de la Banque mondiale.
Berne, Berlin et Vienne ont annoncé dans un communiqué commun le retrait des garanties étatiques pour la construction de ce barrage situé dans le sud-est du pays. Quatre entreprises suisses – Alstom, Colenco, Maggia et Stucky – bénéficiaient jusqu’ici d’une garantie pour les risques à l’exportation de la part du gouvernement suisse de l’ordre de 225 millions de francs.
Ankara, qui avait jusqu’à la mi-décembre pour remplir plus de 150 conditions dans les domaines de la protection de l’environnement, des biens culturels et de la population fixées par les agences de garantie à l’exportation des trois pays, n’a pas répondu aux attentes.
La Déclaration de Berne (DB) ainsi que la Société pour les peuples menacés saluent ce retrait «sans précédent», «nécessaire» et «courageux». Pour les deux organisations, cette décision sonne le glas du projet car jamais jusqu’ici une garantie étatique à l’exportation n’avait été retirée.
Le coût du barrage d’Ilisu, qui devrait couvrir 3% des besoins énergétiques de la Turquie, est estimé à 1,5 milliard de francs. Plus de 50’000 habitants devraient être déplacés par l’inondation de dizaines de localités et le futur lac d’Ilisu provoquera l’ensevelissement d’Hasankeyf, un site historique de l’ancienne Mésopotamie.
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