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Les Verts convoitent un siège au gouvernement

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Pour les Verts (sur la photo, les militants de la section saint-galloise avec la candidate Franziska Ryser, deuxième depuis la droite) la fête peut commencer. Keystone / Eddy Risch

Après leur percée historique, les Verts remettent en question la formule magique en revendiquant un siège au Conseil fédéral. Les partis de droite ne comptent toutefois pas céder une place aux écologistes. La composition du gouvernement promet d’animer les débats politiques des prochaines semaines.

Hormis les partis de la mouvance écologiste, les autres partis gouvernementaux doivent digérer une défaite. Tour d’horizon des réactions.

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Avec 17 sièges gagnés au Conseil national (Chambre basse), la victoire des Verts dépasse non seulement les prévisions des sondages mais aussi les propres attentes du Parti écologiste suisse (PES / gauche). «Les manifestations qui se sont exprimées dans la rue se sont traduites dans les urnes», s’est réjouie la vice-présidente du parti Lisa Mazzone à la Radio Télévision Suisse (RTS). La question du changement climatique, mais aussi les résultats des élections cantonales et à l’étranger ces dernières années expliquent, selon elle, cette situation.

La députée vaudoise Adèle Thorens a, quant à elle, dédié cette victoire aux jeunes: «Cette victoire nous la leur devons!»

La grande question est désormais de savoir si le triomphe des Verts leur donne le droit d’être représentés au gouvernement? A la télévision suisse alémanique (SRF), la présidente du parti Regula Rytz a revendiqué un siège: «Le Conseil fédéral, dans sa composition actuelle, ne correspond plus aux majorités». Elle n’exclut pas d’attaquer un siège du Parti libéral-radical (PLR / droite).

>> la réaction de Regula Rytz, présidente des Verts

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Les écologistes du centre, les Verts libéraux (PVL), sont les autres grands gagnants de ces législatives, avec une progression de neuf mandats à la Chambre basse. La vice-présidente du parti Isabelle Chevalley s’est réjouie du fait que deux «politiques écologiques différentes» pourront désormais se confronter. Le PVL veut faire de l’économie un «partenaire» et non un «adversaire», a-t-elle dit à la RTS.

Le président du PVL Jürg Grossen s’est félicité d’un renforcement du centre, estimant qu’il s’agira de mener des discussions sur la composition du Conseil fédéral. «Nous ne sommes pas à droite ou à gauche, nous sommes progressistes. Nous ferons des alliances sur les thèmes», a-t-il précisé.

>> la réaction de Jürg Grossen, président des Vert’libérauxLe Parti socialiste: «Un œil qui rit et un œil qui pleure» 

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Le succès des Verts s’est construit en partie au détriment des socialistes, qui perdent quatre sièges. «Je ne vais pas vous dire que j’exulte», admet Ada Marra, qui se dit malgré tout contente que les Verts, et non un autre parti, progressent face à ce décrochage. L’objectif était de casser la majorité de droite au Conseil national, car il n’y avait pas assez d’avancées au niveau du climat et de l’égalité, rappelle la vice-présidente des socialistes. 

Christian Levrat, le président du PS, a confié avoir «des sentiments contrastés»: «Le PS aurait dû faire mieux, mais je me réjouis du renforcement du camp rose-vert au Conseil national, cela va permettre une législature plus positive.» Il s’est dit convaincu que des avancées pourront être réalisées dans le domaine de la santé, des retraites et dans les relations avec l’Europe. 

«Nous avons un œil qui rit et un œil qui pleure», a ajouté le conseiller national Roger Nordmann. L’œil qui rit, c’est pour la gauche qui a progressé de 16 ou 17 sièges à la Chambre basse. Elle pourrait même progresser globalement à la Chambre haute. «L’œil qui pleure, c’est évidemment qu’une partie de la progression des Verts se fait sur notre dos.» 

>> Le parti a félicité les Verts sur Twitter

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Avec trois siège en moins, le Parti démocrate-chrétien (PDC/centre) doit céder aux Verts sa place de quatrième force politique du pays. Le président du parti Gerhard Pfister a toutefois noté que le PBD n’est pas descendu au-dessous de la barre des 10% de parts électorales, comme le prédisaient les sondages. Il s’est également dit confiant sur le maintien d’un bloc du centre important lors de la prochaine législature.

«Nous devons continuer à jouer notre rôle de constructeurs de ponts», a estimé le député PDC Beat Vonlanthen. Le Fribourgeois considère que la perte de sa place de quatrième parti du pays n’aura pas de grandes conséquences à court terme.

«Nous restons le plus grand parti de Suisse, à dix points devant les autres», souligne Céline Amaudruz, la députée de l’Union démocratique du centre (UDC/droite conservatrice). La vice-présidente de l’UDC a toutefois reconnu une défaite de son parti, qui perd 12 sièges. La Genevoise considère que le résultat aurait été «moins pire» si la question de la conclusion d’un accord-cadre avec l’Union européenne (UE) avait été davantage au centre des débats. 

Le député genevois Yves Nidegger a accusé les médias d’avoir favorisé la victoire des écologistes. «Le seul thème qui était autorisé au niveau médiatique était le climat. Si les médias avaient décidé que l’Europe était le thème, nous aurions gagné», a-t-il estimé. 

Avec un recul de quatre sièges au Conseil national, le Parti libéral-radical (PLR/droite) pourrait voir l’un de ses deux sièges au gouvernement attaqué par les Verts. A la RTS, le vice-président du parti Christian Lüscher a toutefois jugé que le Parti écologiste «ne mérite pas» d’entrer au gouvernement parce qu’il veut «casser les institutions» de ce pays.

La présidente du PLR Petra Gössi ne remet pas en cause la stratégie de son parti: «Nous avons bien fait de nous occuper davantage de politique environnementale mais c’était trop tard.» Elle estime que le PLR doit travailler sur sa crédibilité dans ce domaine.

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