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En Chine, il reste beaucoup à faire

Des tentes suisses pour les survivants du tremblement de terre en Chine. DEZA

La Direction suisse pour le développement et la coopération et la Croix-Rouge suisse ont envoyé plus de 1000 tentes dans les régions chinoises sinistrées par le tremblement de terre du 12 mai dernier.

«Nous avons fait des progrès constants, mais il reste énormément de travail», a déclaré en début de semaine Markus Hischier, directeur de la section logistique de l’aide humanitaire et du Corps suisse d’aide humanitaire (CSA).

«Il m’est impossible de dire quand la situation pourra à nouveau être qualifiée de normale», a-t-il expliqué à swissinfo.

Le spécialiste pense qu’il faudra au moins une année. «Jusqu’à 70% de certaines villes sont inhabitables. Tous les bâtiments ne sont pas détruits, mais les dégâts structurels font que les gens ne peuvent plus y habiter. Il faudra détruire et reconstruire», explique Markus Hischier.

Le nombre de décès a encore augmenté ces derniers jours. Début juin, le bilan officiel faisait état de 69’100 morts et de plus de 18’200 disparus. Quelque 5 millions de personnes sont sans abri.

Il faut des logements d’urgence

Selon l’expert suisse, les besoins les plus urgents, outre l’eau, la nourriture et les médicaments, sont des logements d’urgence. Répondant à une demande de la Chine, la DDC et la Croix-Rouge Suisse ont envoyé 1050 tentes et quatre experts dans la région dévastée.

Mesurant jusqu’à 20 mètres carrés chacune, ces tentes serviront d’abri à 6000 à 8000 personnes. Elles sont arrivées à Chengdu le 29 mai. Des Chinois de la Croix-Rouge, aidés par les experts suisses, les ont montées immédiatement.

La DDC a aussi envoyé six tentes à multi-usages de 56 mètres carrés. Elles peuvent être utilisées comme dispensaires, comme écoles ou comme lieu de stockage.

«La situation des sans-abri est critique, explique Markus Hischier. Il y a toujours des dangers de répliques et les gens ont très peur. Mais, étonnamment, la population est, dans le même temps, aussi très calme et très disciplinée.»

Matériel divers

Un acheminement de denrées de la DDC et de la Croix-Rouge ayant déjà été financé par un précédent fonds d’urgence, il a aussi été possible de financer et d’envoyer 20’000 bidons à eau, 6000 bâches et 20’000 couvertures à la Croix-Rouge chinoise dans la région dévastée du Sichuan.

«Les conditions d’hygiène représentent un autre problème, ajoute Markus Hischier. Trouver des médicaments et ne pas interrompre la scolarité des enfants trop longtemps constituent d’autres urgences.»

Le président Hu Jintao et d’autres responsables gouvernementaux ont d’ailleurs visité plusieurs fois des écoles provisoires. On estime à 7000 le nombre de classes détruites par le tremblement de terre.

Empêcher le lac de déborder

Selon l’agence officielle Xinhua, les autorités chinoises ont repoussé de deux jours la tentative de détourner l’eau d’un énorme lac qui s’est formé lorsque le tremblement de terre a bouché la rivière au nord du Sichuan.

Le niveau de l’eau de ce lac n’a cessé de monter et menace de submerger la région. Il faudrait alors évacuer près de 200’000 personnes qui ont déjà été délogées par le tremblement de terre.

Les précipitations de ces derniers jours empêchent toutefois les travailleurs de commencer à vider le lac. Un canal d’évacuation a cependant déjà été construit.

Les autorités suisses ont proposé à l’ambassade chinoise à Berne d’envoyer des géologues sur place, mais aussi des spécialistes de l’environnement et des ingénieurs spécialisés en construction de digues pour atténuer les dommages collatéraux, par exemple en cas de rupture d’une digue.

«Nous connaissons bien ce type de lac, explique Markus Hischier. Et nous avons des géologues expérimentés.»

Les experts de la DDC sur place sont en train de faire le bilan de la situation et d’évaluer ce que la Suisse pourra et devra faire pour apporter son aide.

swissinfo, Thomas Stephens
(Traduction de l’anglais: Ariane Gigon)

Un tremblement de terre mesurant 8,9 sur l’échelle de Richter a frappé la province de Wenchaun dans le Sichuan chinois le 12 mai à 2h28 pm, heure chinoise (6h28 pm).

L’épicentre se trouvait à 29 km sous la surface de la terre, à 92 km de Chengdu, capitale de la province.

A 2h35 pm, une réplique avait encore atteint 3,9 sur l’échelle de Richter et avait frappé le district de Tongzhou à l’est de Pékin.

Des secousses ont été enregistrées à travers toute la Chine et jusqu’à Bangkok, capitale de la Thaïlande, ainsi que jusqu’au Vietnam.

Selon le bilan officiel en date du 3 juin, 69’107 personnes sont mortes dans le tremblement de terre et on comptait encore plus de 18’200 disparus. Cinq millions de personnes ont perdu leur logement.

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