L’Iran au centre des discussions entre Donald Trump et Ueli Maurer
Durant une entrevue de 40 minutes jeudi à Washington, les deux chefs d'Etat ont évoqué les relations économiques entre les deux pays et le mandat de puissance protectrice que la Suisse remplit pour les intérêts américains en Iran.
Si les Etats-Unis ont organisé cette visite à la dernière minute, c’est avant tout pour parler de l’Iran, alors que la tension entre Washington et Téhéran ne cesse de monter. Selon la porte-parole de Donald Trump, Sarah Sanders, les deux présidents ont surtout discuté des bons offices diplomatiques de la Suisse.
Devant la presse, Ueli Maurer a déclaré qu’il a été question de l’Iran lors de sa rencontre Lien externeavec Donald Trump et son conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Depuis 1980, la Suisse représente les intérêts américains dans ce pays. Le mandat de la Suisse pour le compte des Etats-Unis est toutefois confidentiel. Le Suisse a néanmoins qualifié de «fake news» l’évocation par certains médias d’une menace de conflit armé avec l’Iran.
La semaine dernière, Donald Trump s’était déclaré «ouvert aux discussions». CNN a précisé que la Maison-Blanche avait contacté la Suisse peu après pour lui passer un numéro de téléphone avec lequel les Iraniens peuvent joindre le président Trump. Mais l’Iran n’a pas appelé. Dans la foulée, Ali Mottahari, vice-président du Parlement iranien, avait relevé «les positions contradictoires aux Etats-Unis, d’une part ils dépêchent un porte-avions et de l’autre Trump supplie pour qu’on l’appelle».
Swiss President #UeliMaurerLien externe on @cnniLien externe after meeting @POTUSLien externe (1/2) pic.twitter.com/rcre0E3iqBLien externe
— Jonas Bischoff (@JonasBischoff) May 16, 2019Lien externe
La situation au Venezuela a aussi été abordée, alors que Washington presse pour le départ du président Nicolas Maduro. La Suisse est prête à y représenter les intérêts américains, de même que ceux de l’Etat pétrolier aux Etats-Unis. Mais Caracas n’a toujours pas réagi à cette proposition.
Signaux positifs
Ueli Maurer affirme avoir reçu des signaux très positifs de Donald Trump pour négocier un accord de libre-échange entre la Suisse et les Etats-Unis. Même les milieux agricoles reconnaissent maintenant qu’un tel accord est aussi une opportunité pour la Suisse, estime-t-il. La première tentative d’un accord entre les deux pays a échoué en 2006 en raison de l’opposition des paysans. Désormais, les deux parties ont la volonté d’approfondir la coopération économique.
Enfin, Ueli Maurer garde une impression positive de la personnalité de Donald Trump. Le président américain est selon lui très ouvert, très communicatif, direct et pas compliqué. «Nous avons eu une discussion très agréable et je pense qu’on peut très bien s’arranger avec lui, a dit le Conseiller fédéral. Il m’a demandé pourquoi la Suisse est si appréciée partout. Apparemment, il a une très bonne image de la Suisse.»
Gästebucheintrag von #BPUeliMaurerLien externe heute Mittag in Washington @WhiteHouseLien externe pic.twitter.com/XJqhMIdJ9lLien externe
— EFD_DFF (@efd_dff) May 16, 2019Lien externe
Commentant la rencontre, le politologue américano-suisse Daniel Warner a déclaré à la RTS: «La Suisse a un rôle à jouer dans les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, mais est-ce que Donald Trump est vraiment réceptif à la diplomatie?»
Selon Daniel Warner, cette invitation surprise a très peu été mentionnée dans la presse américaine, alors qu’elle a fait les gros titres en Suisse : «Rien de concret n’est sorti quant à un éventuel arrangement pour le libre-échange. Aux Etats-Unis, c’est la crise avec l’Iran qui cristallise l’attention en ce moment.»
Plus
Donald Trump a besoin de l’aide suisse en Iran
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.