Martin Landolt, un élu inspiré par JFK
Ecolier, il avait lu une biographie de John F. Kennedy. Depuis, son intérêt pour la politique ne l'a plus quitté. Martin Landolt, 41 ans, vient de faire son entrée à la Chambre basse du parlement.
Martin Landolt, le banquier politicien qui aime chasser et pêcher: le Glaronais semble vraiment cumuler les antagonismes. Représentant d’une zone industrielle au cœur des Alpes, il aime la campagne et prône les énergies renouvelables.
Elu il y a six mois au Conseil national (Chambre basse) en tant que membre du Parti bourgeois démocratique (PBD), issu d’une division avec l’UDC (droite conservatrice), ce père de trois filles occupe ainsi l’unique siège glaronais à la Chambre basse.
Son site internet regorge de citations de politiciens, d’acteurs et d’écrivains. «J’admire ceux qui savent exprimer la vérité et des choses profondes en quelques mots», explique l’élu.
Au premier abord timide, l’homme révèle en quelques phrases sa grande maîtrise de l’oral et du discours public. «S’adresser à une foule de personnes donne un sentiment très spécial, admet-il. Surtout lorsqu’il s’agit de la Landsgemeinde de Glaris.»
Toujours membre du Grand conseil cantonal, Martin Landolt se souvient ainsi avoir été debout sur le podium et avoir scruté l’assemblée quand il avait soudain reconnu un visage isolé dans la foule. C’était celui d’un politicien très connu.
Un choc
Elu le 8 février, ayant prêté serment le 2 mars, Martin Landolt se souvient avoir eu une sorte de choc après son premier jour de débats. «Mes oreilles brûlaient d’avoir dû subir le brouhaha incessant des parlementaires parlant, bavardant, téléphonant autour de moi.»
C’était comme une gare aux heures de pointe, quand personne n’écoute les annonces faites au haut-parleur. «Au parlement glaronais, ce n’est pas comme ça…», note Martin Landolt.
Mais le nouvel élu s’est vite habitué aux procédures. «Le travail se fait dans les commissions, en amont du débat en plénum, et dans les rencontres de parti. Mais je me demande quand même ce que les visiteurs pensent de cette assemblée si irrespectueuse des orateurs, en apparence…»
D’un autre côté, le Glaronais a été agréablement surpris par l’accueil très chaleureux des autres parlementaires. «Je m’attendais à des adversaires politiques un peu agressifs, à droite et à gauche.» Cela d’autant plus que l’élu avait ravi le siège glaronais aux socialistes.
«Il ne suffit pas d’utiliser des mots très forts, il faut aussi proposer des solutions», ajoute-t-il, pour critiquer son ancien parti, l’UDC.
Energies renouvelables
Pour Martin Landolt, le compromis est la seule voie possible. Du côté des dossiers, les énergies renouvelables figurent tout en haut de son agenda politique. Selon lui, il faut instaurer des incitations pour que l’économie prenne le virage de l’écologie.
Sur l’Europe, le banquier – responsable du département assistance au marketing à la Banque Vontobel à Zurich – pense que la Suisse ne devrait pas déposer de demande d’adhésion à l’Union européenne tant que les accords bilatéraux suffisent. Mais c’est un dossier qu’il faut réévaluer régulièrement, estime-t-il.
Lui-même a des ambitions qu’il qualifie de modestes, entre son métier à Zurich, ses mandats politiques, sa famille et ses hobbies. «Je sais qu’un jour, je devrai choisir. A la longue, c’est fatigant de tout faire.»
Habitant au cœur des montagnes, mais à distance raisonnable de Zurich, Martin Landolt est habitué à passer d’un monde à l’autre. «Mon mandat est de représenter toute la diversité de mon canton, de la zone rurale, avec ses électeurs conservateurs, à la zone plus urbaine et plus ouverte. C’est ce qui fait que je suis typiquement glaronais!»
L’enthousiasme de Kennedy
D’apparence à la fois sportive, montagnarde avec son teint halé, et enfantine avec son gel dans les cheveux, Martin Landolt se dit fier d’être suisse. Sans modèle avoué parmi les politiciens suisses, il dit apprécier ceux qui ne trahissent pas leurs principes pour la popularité.
Sans surprise, il apprécie le travaille de la ministre de la justice, Eveline Widmer-Schlumpf, qui est du même parti. Mais sa fascination première pour la politique, il la doit à la famille Kennedy. C’est en effet la lecture d’une biographie du président américain, lorsqu’il était écolier, qui l’a passionné pour la chose publique.
«Ce n’est pas tant la politique de JFK qui m’a plu, mais sa capacité à trouver les bons mots pour parler aux gens, pour gagner leur soutien et pour susciter l’enthousiasme», conclut, enthousiaste lui aussi, Martin Landolt.
Urs Geiser, swissinfo.ch
(Traduction de l’anglais: Ariane Gigon)
Ambassadeurs. Selon Martin Landolt, les expatriés suisses jouent un rôle d’ambassadeurs de plus en plus important. Ils complètent le travail des représentants politiques et diplomatiques à l’étranger.
Parlement. Il s’oppose toutefois à un siège permanent des Suisses de l’étranger au Parlement fédéral, surtout au Conseil des Etats, car les expatriés ne sont pas impliqués dans la vie quotidienne suisse.
E-voting. Mais le Glaronais approuve les efforts réalisés pour une meilleure participation des Suisses de l’étranger aux votations et aux élections, particulièrement dans le domaine du e-voting.
Martin Landolt a prêté serment au Conseil national le 2 mars 2009. Il a été le premier élu du nouveau Parti bourgeois démocratique (PBD), issu d’une division avec l’UDC. Les autres élus PBD ont changé de parti après leur élection.
Martin Landolt a ravi le seul siège du canton de Glaris au Conseil national. Il était auparavant occupé par les socialistes.
Le PBD compte désormais 5 sièges au Conseil national et un au Conseil des Etats. Il a aussi une conseillère fédérale, Eveline Widmer-Schlumpf, élue après l’éviction de Christoph Blocher en 2007.
Les Chambres fédérales siègent quatre fois par année en session ordinaire à Berne. La session dure trois semaines.
La session d’automne s’est ouverte le 7 septembre et dure jusqu’au 25 septembre.
La grande majorité des élus conservent leur emploi. C’est le système dit «de milice».
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