La Suisse à l’ONU: demandez le programme 2018
Selon l'ambassadeur de Suisse auprès des Nations Unies à New York, les réformes urgentes du système des Nations Unies, les migrations mondiales, le développement durable et la promotion de la paix sont des priorités absolues pour la Suisse cette année.
«Le programme de réforme du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est l’une des priorités qui occuperont notre mission tout au long de l’année. Et ce dans tous les domainesLien externe», a déclaré la semaine dernière l’ambassadeur Jürg LauberLien externe aux journalistes à New York.
Au cours des derniers mois, António Guterres a présenté une série de rapports pour réaligner les programmes de développement de l’ONU, réformer ceux qui portent sur la paix et la sécurité, renforcer et rationaliser la gestion du système onusien. Il s’est également engagé à améliorer l’égalité des sexes au sein de l’organisation. Les premières décisions concrètes devraient être prises au cours de l’année.
Le futur Pacte mondialLien externe pour les migrations est une autre question clé pour la mission suisse à New York. Le principe de cet accord volontaire entre les pays est né d’une DéclarationLien externe de New York pour les réfugiés et les migrants, adoptée en 2016 par les 193 États membres de l’ONU. Ils se sont engagés à faire respecter les droits humains des réfugiés et des migrants et, «pour la première fois dans l’histoire de l’ONU» chercher une stratégie globale pour faire face à la migration, a souligné M. Lauber.
.@UNLien externe Secretary-General’s report "Making migration work for all" provides important input for zero draft of the Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration https://t.co/pALub1F97kLien externe #UN4RefugeesMigrantsLien externe #ForMigrationLien externe @AntonioGuterresLien externe pic.twitter.com/KAvhU70TVJLien externe
— Director-General (@UNOG_DG) 24 janvier 2018Lien externe
Après un an de travail préliminaire mené par Jürg Lauber et son homologue mexicain pour mener les discussions, l’Assemblée générale des Nations Unies recevra une première ébauche de leur rapport début février, après quoi les négociations proprement dites débuteront.
«Nous espérons une conclusion avant la pause estivale pour que le Pacte mondial pour les migrations puisse être adopté à Marrakech en décembre», a précisé l’ambassadeur suisse.
Paix et sécurité
En ce qui concerne la paix et la sécurité, le secrétaire général de l’ONU souhaite éviter la fragmentation actuelle et améliorer les structures afin de renforcer le règlement des conflits et les opérations de maintien de la paix. Il souhaite également travailler sur les causes fondamentales des conflits et des situations post-conflit, en mettant davantage l’accent sur les aspects socio-économiques. Les 24 et 25 avril, une réunion de haut niveau de l’Assemblée généraleLien externe consacrée au maintien de la paix abordera ces questions.
En 2018, les priorités en matière de sécurité continueront de se concentrer sur la péninsule coréenne, le Moyen-Orient et certains pays africains, où se trouvent plus de la moitié des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Jürg Lauber rappelle que la Suisse a offert ses bons offices aux deux pays de la péninsule coréenne, mais qu’il n’y a pas eu de réponse jusqu’ à présent.
Une autre question clé pour la Suisse concerne les prochaines élections au ComitéLien externe des droits des personnes handicapées, où neuf de ses 18 membres seront élus. Markus Schefer, avocat suisse spécialiste des droits de l’homme, est candidatLien externe. Le comité de l’ONU veille au respect de la ConventionLien externe des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. La Suisse a ratifié le traité en 2014.
Le Conseil des droits de l’hommeLien externe, dont le siège est à Genève, restera un centre d’intérêt important pour la Suisse, selon Jürg Lauber. Après que les Etats-Unis aient menacé de revoir leur participation et appelé à des réformes et à l’élimination des préjugés «anti-israéliens», les responsables suisses estiment que le Conseil sera au centre des réformes. En 2021, l’Assemblée générale des Nations Unies devrait réexaminer le statut et le fonctionnement du Conseil des droits de l’homme.
Développement durable
Pour mettre en œuvre l’ambitieux Agenda 2030 de l’ONULien externe pour le développement durable et ses 17 objectifs, l’ONU doit également changer la manière dont elle mène ses activités de développement, car il y a encore trop de doubles emplois, ce qui nuit à l’efficacité et coûte énormément d’argent. António Guterres a présenté ses idées pour une restructuration à l’échelle du système l’été dernier dans un rapportLien externe.
Il est également extrêmement important pour la Suisse de parvenir à un accord sur les agences des Nations Unies qui s’occupent spécifiquement du développement durable. La Suisse exerce une certaine influence puisqu’elle est actuellement l’un des dix principaux donateurs pour douze des plus grandes agences des Nations UniesLien externe, dont ONU-Femmes, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’Office des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNHCR), l’Office des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Office de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) et le Programme alimentaire mondial.
«L’Agenda 2030Lien externe présente d’énormes défis, notamment en matière de financement, et des solutions innovantes sont nécessaires», a déclaré M. Lauber. En avril, une réunion de l’ONU abordera cette question du financement du développementLien externe, où beaucoup d’activités sont en cours, en particulier dans le secteur privé.
Le ForumLien externe des Nations Unies sur le développement durable se réunira également en juillet pour examiner la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Au total, 48 pays, dont la Suisse, rendront compte de sa mise en œuvre. En 2016, la Suisse a adopté une stratégie nationale de développement durable (2016-2019).
(Traduit de l’anglais par Frédéric Burnand)
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