Les technosciences pour renforcer la Genève internationale
Baptisée «Geneva Science and Diplomacy Anticipator», une nouvelle fondation ambitionne de positionner Genève comme incubateur des thématiques 4.0 qui occuperont la diplomatie mondiale du 21e siècle. Lancée par la Confédération et l’Etat de Genève, elle sera présidée par l'ancien patron de Nestlé Peter Brabeck.
«L’évolution technologique est si rapide qu’on a le sentiment que la politique n’arrive pas à suivre et à anticiper le cadre légal nécessaire.» C’est le constat posé par Peter Brabeck lors de la présentationLien externe du projet à la presse ce mercredi à Berne. Ses promoteurs ont donné comme exemple les avancées de la génétique modifiant les pratiques de la médecine et de l’agriculture ou l’impact de l’intelligence artificielle sur le travail.
Ce nouvel axe doit permettre à la Suisse de renforcer sa position comme Etat hôte d’organisations internationales. La fondation veut également rapprocher le monde scientifique et le monde diplomatique. Ancien président de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFLLien externe), Patrick Aebischer en sera le vice-président.
Le but est de mettre à disposition de la communauté internationale un instrument flexible permettant de catalyser le travail des organisations internationales. Ce pour traiter rapidement les thèmes de la diplomatie multilatérale du 21e siècle.
Cofondée par la Confédération et l’Etat de GenèveLien externe, la fondation sera financée par le Département des affaires étrangères à hauteur de 3 millions de francs dans sa phase pilote entre 2019 et 2022. Sous réserve du feu vert de leurs parlements, le canton et la ville de Genève participeront également à hauteur de 300’000 francs chacun. Le mécénat apportera lui aussi une contribution.
Aux côtés de Peter Brabeck et Patrick Aebischer, j’ai eu le plaisir de présenter la décision du CF pour consolider et développer le rôle d’Etat hôte de la 🇨🇭en créant avec Canton & Ville de Genève la fondation «Geneva Science and Diplomacy Anticipator». ➡️ https://t.co/p6U5ehsFgnLien externe pic.twitter.com/hexWKEiQkFLien externe
— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) 20 février 2019Lien externe
Une stratégie globale pour Genève
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie du Conseil fédéral Lien externeen faveur de la place diplomatique genevoise définie en 2013. Elle sera donc poursuivie, moyennant quelques adaptations.
La promotion de la Genève internationale et la communication sur le travail qui y est mené seront poursuivies, mais la volonté d’installer des «think tanks» étrangers à Genève est abandonnée.
De nouveaux objectifs seront ajoutés, comme le soutien à la tenue de réunions diplomatiques visant à la résolution de crises ou l’amélioration des conditions-cadres pour les ONG. Le rôle de ces dernières est de plus en plus important dans le fonctionnement de la Genève internationale, justifie le gouvernement.
Un financement plafonné
Dans le détail, un plafond de dépenses de 72,9 millions de francs est prévu pour renforcer le dispositif d’accueil, dont 32,4 millions pour le soutien aux infrastructures et 14,1 millions pour les conférences ou négociations de paix.
S’y ajoute un crédit-cadre de 8 millions pour quatre ans pour les constructions. A noter au passage que la Fondation des immeubles pour les organisations internationales ayant fait des bénéfices, elle verra sa subvention fédérale réduite de 700’000 francs par an à 2,8 millions sur quatre ans.
Le développement du réseau de réflexion et de savoir-faire suisse et genevois devrait coûter au plus 24,9 millions, surtout pour la mise en œuvre de plateformes de réflexion. Un montant de 5,6 millions sera dévolu à l’ouverture de missions permanentes et la sensibilisation à l’importance d’être présent à Genève. Les dépenses pour les autres axes de la stratégie sont sous la barre du million.
Ce programme passe en premier lieu par la promotion de la place genevoise car celle-ci accueille à elle seule 37 organisations internationales, plus de 380 organisations non gouvernementales (ONG) et les représentations permanentes de 177 Etats membres de l’ONU.
«Rien n’est acquis, les menaces de délocalisations sont continuelles», a souligné le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis. L’anticipation est donc cruciale.
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