La presse et la communauté internationale ont salué la signature de deux protocoles entre la Turquie et l'Arménie, samedi à Zurich. Mais elle ne fait pas l'unanimité dans les milieux nationalistes des deux pays.
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Le retard de trois heures provoqué par le désaccord arménien quant au contenu du discours que devait prononcer la Turquie en dit long de la complexité du conflit turco-arménien, sur lequel plane toujours le souvenir des massacres et déportations d’Arméniens en 1915-1917 par l’armée turque.
Comme la communauté turque de Suisse, la plupart des journaux turcs de dimanche saluent cette «signature historique», à l’instar du journal libéral Radikal ou de Yeni Safak, proche du gouvernement. Sabah a souligné que «la paix bat la crise», en référence aux difficiles tractations de Zurich. Millieyet, lui, relève qu’«un nouveau chapitre s’est ouvert pour la Turquie et l’Arménie».
De son côté, l’Union européenne s’est félicitée de «ce pas courageux» vers la paix et la stabilisation du Caucase. A ce propos, l’Azerbaïdjan a critiqué la normalisation, estimant qu’elle aggravait le conflit autour de l’enclave arménienne du Nagorno-Karabakh.
Du reste, dimanche, le premier ministre turc Erdogan a lié l’ouverture de la frontière commune à une avancée sur la question de l’enclave arménienne en territoire azerbaïdjanais du Nagorny-Karabakh.
Les milieux nationalistes se montrent également critiques. Comme le quotidien turc Yeni Cag qui parle d’une «capitulation» obtenue «sous la pression étasunienne».
De même, l’Association Suisse-Arménie évoque un «compromis indigne», tout en saluant les efforts de la diplomatie suisse pour un rapprochement.
swissinfo.ch et les agences
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