Un Conseil des droits de l’homme… et vite!
S'exprimant mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU, Micheline Calmy-Rey s'est prononcée pour la création rapide d'un Conseil des droits de l'homme.
Le ministre des Affaires étrangères a par ailleurs annoncé que la Suisse allait présenter une résolution devant l’Assemblée plénière sur la réforme du Conseil de sécurité.
«Les Nations Unies sont de la plus grande importance pour la politique extérieure de la Suisse», explique la cheffe de la diplomatie helvétique à swissinfo. Par conséquent, la Suisse à très à cœur de participer à l’amélioration de la crédibilité de l’organisation mondiale.
Membre à part entière de l’ONU depuis trois ans, la Suisse a acquis une bonne réputation au sein de l’organisation, ce qui n’est pas un petit exploit quand on pense à la taille minuscule du pays à l’échelle mondiale. «Nous sommes pris au sérieux», se réjouit Micheline Calmy-Rey.
La Genève humanitaire
Mardi, devant l’Assemblée, Micheline Calmy-Rey a confirmé que la Suisse continuerait à s’activer pour la création d’un Conseil des droits de l’homme, une initiative qui est d’ailleurs d’origine helvétique.
Le ministre des Affaires étrangères a souligné le fait que la création de ce conseil figure dans la déclaration finale du sommet mondial de l’ONU qui s’est achevé la semaine dernière. Micheline Calmy-Rey regrette toutefois qu’aucun progrès n’ait été accompli en vue d’une réalisation concrète de ce projet.
Le futur Conseil des droits de l’homme devrait avoir son siège à Genève et travailler en étroite collaboration avec le Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme.
Il est appelé à remplacer la Commission éponyme, souvent objet de critiques en raison de sa politique du deux poids deux mesures. «La composition et le fonctionnement du nouveau Conseil des droits de l’homme doivent être rapidement déterminés», souligne Micheline Calmy-Rey.
Réforme urgente du Conseil de sécurité
Par ailleurs, toujours dans son discours, le ministre suisse des Affaires étrangères souligne l’importance de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU: «Personne ne peut nier que sa composition devrait mieux refléter les réalités géopolitiques d’aujourd’hui».
La Suisse veut donc soumettre en Assemblée plénière une résolution sur la réforme du Conseil de sécurité. Ses propositions suggèrent notamment une amélioration des méthodes de travail et une plus grande transparence.
Les possibilités de participation des pays qui ne siègent pas au Conseil de sécurité devraient ainsi être augmentées. Les propositions suisses conduiraient également à une plus grande responsabilité du Conseil de sécurité vis-à-vis de tous les Etats membres.
Le Conseil de sécurité ne devrait par ailleurs pas se présenter comme un législatif. «L’élaboration et le développement du droit international sont avant tout la tâche de l’Assemblée générale, qui réunit tout les Etats membres», argumente Micheline Calmy-Rey.
La Suisse avait présenté ses propositions en mai dernier dans un plan en 17 points. Le document avait été loué par plusieurs pays.
La France, la Suède, l’Italie, la Turquie, l’Espagne et le Canada devraient soutenir les propositions de la Suisse. Micheline Calmy-Rey a tenu des discussions bilatérales avec les ministres des Affaires étrangères de ces pays.
Consolider la paix
Concernant la récente résolution visant à créer une Commission pour la consolidation de la paix, Micheline Calmy-Rey indique que celle-ci permettrait de combler un vide institutionnel dans le système des Nations Unies.
A son avis, il serait important que la parité entre hommes et femmes soit respectée lors de la constitution de cette future commission. Le cahier des charges devrait également attribuer des compétences claires au futur organe.
La Suisse souhaite également une amélioration de la gestion interne de l’ONU. Les expériences tirées le mois dernier du programme «pétrole contre nourriture» montrent bien que cette gestion doit être améliorée.
Enfin, selon Micheline Calmy-Rey, la Suisse est également très concernée par les violences sexuelles survenues dans le cadre d’opérations de l’ONU. Dans ce domaine, la Suisse préconise une «tolérance zéro», car de tels actes sapent la crédibilité de l’organisation mondiale et gênent son action.
swissinfo, Rita Emch, New York
(Traduction de l’allemand: Olivier Pauchard)
L’entrée de la Suisse à l’ONU a été acceptée par le peuple et les cantons le 3 mars 2002.
La Suisse est entrée à l’ONU le 10 septembre 2002.
De 1948 à 2002, la Suisse n’avait qu’un statut d’observateur auprès des principaux organes de l’ONU.
Elle était cependant déjà membre de toutes les organisations spéciales de l’ONU et de nombreux fonds, programmes et instituts.
A l’ONU, la Suisse s’implique tout spécialement dans des dosser touchant à la paix et à la sécurité.
– La nouvelle composition du Conseil de sécurité est au cœur de la réforme de l’ONU.
– La Suisse souhaite servir d’intermédiaire en collaboration avec la Suède, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande.
– Les médiateurs veulent instaurer une clause selon laquelle la composition du Conseil de sécurité devrait être totalement réétudiée tous les dix ans.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.