La hausse des déductions fiscales pour les familles ne convainc pas
Les parents ne pourront pas déduire davantage de dépenses et de frais de garde pour leurs enfants. Les citoyens suisses ont massivement glissé un «non» dans l'urne.
Les familles ne pourront pas payer moins d’impôts. Le peuple suisse a refusé de faire un geste en augmentant les déductions fiscales pour les dépenses par enfant et pour les frais de garde par des tiers. Cet objet a été massivement refusé par 63,2% des votants.
Le projet soumis au peuple est une modification de la législation sur l’impôt fédéral direct, afin de permettre aux familles d’augmenter leurs déductions fiscales annuelles. Le montant des dépenses générales par enfant non comptabilisé dans le calcul des impôts passerait de 6’500 à 10’000 francs si l’enfant est en apprentissage ou en études. Et le montant des frais de garde par des tiers passerait de 10’100 francs à 25’000 francs.
Le gouvernement suisse a proposé au Parlement d’augmenter les déductions fiscales pour les frais de garde afin de permettre une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, ce qui n’a pas soulevé d’opposition majeure. Mais les élus de droite ont également voulu introduire une déduction plus importante pour les dépenses générales par enfant, avec pour objectif de soutenir également les familles qui s’occupent elles-mêmes de la garde de leur progéniture.
Ce refus du peuple est «une claque pour la classe moyenne» réagit Charles Juillard, vice-président du parti démocrate-chrétien (centre), au micro de la RTS:
La gauche et les Verts libéraux ont lancé un référendum, estimant que le projet ne profiterait qu’aux familles à haut revenu et n’entrait plus dans la logique de la révision, qui était de limiter les effets dissuasifs du système fiscal sur l’exercice d’une activité lucrative.
«Le Parlement doit l’entendre aujourd’hui, les Suisses veulent une vraie politique familiale futuriste.» Céline Vara, sénatrice, Les Verts
Le résultat de cette votation ainsi que le large soutien au congé paternité réjouit la sénatrice Céline Vara, du parti écologiste Les Verts: «Les Suisses ont compris que ce n’était pas par des déductions fiscales qu’on allait améliorer la situation des parents. Le Parlement doit l’entendre aujourd’hui, les Suisses veulent une vraie politique familiale futuriste et non pas celle, passéiste, que l’on a prônée jusqu’à maintenant, avec toujours le même schéma: la mère à la maison et le père à 100% au travail.»
Le verdict des urnes est une réaction à un projet «mal foutu», analyse Roger Nordmann, chef du groupe socialiste (gauche) au Parlement:
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