Pour sa 70e édition, le festival du film de Locarno se tourne vers l’avenir
(Keystone-ATS) Se reposer sur ses lauriers n’était pas une option pour les organisateurs du Festival du film de Locarno. La 70e édition, qui se déroulera du 2 au 12 août, sera tournée vers le futur et pimentée de plusieurs nouveautés.
« Le festival entre dans une nouvelle phase », a affirmé mercredi devant la presse Mario Timbal, directeur opérationnel de la manifestation, rebaptisée récemment Locarno Festival. Principale nouveauté: quatre nouvelles salles de projection, dont trois se trouvent dans le PalaCinema. La quatrième est celle du GranRex, rénovée, où seront diffusés tous les films historiques.
Les organisateurs entendent également développer l’offre annexe, comme les concerts et les activités culturelles, ainsi que plusieurs sites. Un concours numérique a aussi été mis sur pied. Intitulé #movieofmylife, il prpose aux spectateurs à raconter les films qui ont changé leur vie.
La tradition n’en est pas pour autant oubliée. La manifestation accueillera « des invités qui ont marqué l’histoire du festival et l’histoire du cinéma tout court » en même temps que des films et des invités d’aujourd’hui et de demain, indiquent les organisateurs, sans plus de précisions.
Présence suisse importante
La présence de Dominik Locher peut s’inscrire dans cette dynamique tournée vers l’avenir. Le réalisateur suisse de 35 ans participe au prestigieux concours international avec son nouveau long métrage « Goliath ». C’est le seul film exclusivement suisse en compétition.
La coproduction suisso-canadienne « Ta peau si lisse », de Denis Côté, est également en lice. En tout, 18 films, dont 4 documentaires, s’affrontent pour le Léopard d’or. Tous racontent le monde d’une manière très différente, souligne Carlo Chatrian, directeur artistique de la manifestation.
La présence suisse ne s’arrête pas là. « Dene wos guet geit », de Cyril Schäublin, concourra dans la section Cineasti del presente et plusieurs courts métrages dans la section Pardi di domani. Parmi ces derniers, le film d’animation « La Femme canon », coproduit par le valaisan Claude Barras.
Deux films helvétiques seront par ailleurs projetés sur la Piazza Grande. Il s’agit de « Gotthard – one life, one soul » de Kevin Merz, qui raconte l’histoire du groupe de rock éponyme, et « The Song of Scorpions » de Anup Singh. Le dernier documentaire de Sabine Gisiger, « Willkommen in der Schweiz », sera également présenté hors compétition.
Nombreuses stars françaises
En tout, 4000 oeuvres ont été visionnées par les organisateurs pour préparer la manifestation, indique Carlo Chatrian. Un peu plus d’une centaine ont été retenues. Le cinéma américain sera aussi bien représenté, notamment avec la surprise du box office aux Etats-Unis « The Big Sick » et le blockbuster « Atomic Blonde ».
La présence féminine été grandement réduite par rapport à 2016, où la parité avait presque été atteinte. Sur les 34 films projetés sur la Piazza Grande ou en lice pour le Léopard d’or, seuls cinq ont été réalisés par une femme.
La 70e édition du festival sera par ailleurs « la plus riche en terme de présence », a souligné M. Chatrian. De nombreuses stars françaises sont attendues, comme Mathieu Amalric, Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz et Vanessa Paradis. L’acteur allemand Jürgen Vogel, qui incarne le célèbre homme des glaces Ötzi dans « Iceman », fera aussi le voyage.
L’acteur américain oscarisé Adrien Brody, connu pour son interprétation du compositeur Wladyslaw Szpilman dans « The Pianist », apportera de son côté un peu du glamour hollywoodien. Il recevra le Leopard Club Award.