Près de 1,9 milliard de francs pour le secteur aérien
(Keystone-ATS) Les compagnies Swiss et Edelweiss devraient pouvoir surmonter leurs problèmes de liquidités grâce à des garanties fédérales. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de demander au Parlement près de 1,9 milliard de francs pour soutenir l’ensemble du secteur aérien.
Swiss et Edelweiss devraient avoir besoin d’environ 1,5 milliard de francs de liquidité jusqu’à la fin de l’année. Elles seront mises à à disposition par l’intermédiaire d’un consortium de banques, par analogie avec les crédits Covid-19+. Au total, 85% des fonds utilisés, mais au maximum 1,275 milliard de francs, seront garantis par la Confédération.
Pas de soutien à EasyJet
EasyJet Switzerland ne sera pas aidée. Le Conseil fédéral juge les conditions pour un engagement subsidiaire de la Confédération pas réunies actuellement.
La situation de la compagnie a été analysée exactement de la même manière que celle de Swiss, a précisé à la presse la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. Il est apparu que pour l’instant, la compagnie à bas prix n’a pas besoin de cautionnement car elle ne peut garantir ses liquidités avec l’aide de sa maison mère, sans l’aide fédérale. Si sa situation évolue, un soutien sera réexaminé, a assuré la socialiste.
En outre, avec un chiffre d’affaires inférieur à 500 millions de francs, EasyJet Switzerland pourrait demander un crédit de transition Covid-19. Les conditions sont beaucoup moins strictes.
Rien pour Swissport et Gategroup
D’autres entreprises connexes sont nécessaires au maintien des liaisons internationales de la Suisse. Swissport International, Gategroup et SR Technics sont toutefois sont actives au niveau international et détenues majoritairement par des investisseurs asiatiques.
Les structures actuelles des entreprises Swissport et Gategroup ne permettent pas encore de remplir les conditions fixées pour l’octroi d’une aide financière par la Confédération. Pour SR Technics, les garanties requises pourraient en principe être apportées pour d’éventuels prêts.
Pour éviter que la reprise de l’exploitation ne soit compromise par la défaillance d’une entreprise d’importance systémique, des structures de sauvegarde doivent être préparées sous la direction opérationnelle des aéroports nationaux. Leur conception concrète et la répartition des charges financières devront être précisées avec les aéroports et les cantons dans lesquels ces derniers se trouvent.
Les moyens nécessaires pour d’éventuelles mesures d’aide en faveur des parties essentielles pour la Suisse des entreprises connexes sont estimés à environ 600 millions de francs. Les aéroports pourraient être concernés.
Conditions strictes
Le Conseil fédéral avait annoncé le 8 avril son intention d’aider le secteur aéronautique dont les avions sont cloués au sols par la pandémie comme une infrastructure essentielle pour l’économie. Une interruption de longue durée des liaisons internationales de la Suisse entraînerait des pertes économiques considérables.
Comme promis, l’aide sera soumise à des conditions strictes. Les pouvoirs publics n’agiront qu’à titre subsidiaire. Les fonds garantis par la Confédération pourront être utilisés exclusivement pour les infrastructures suisses et les fonds générés devront être utilisés en priorité pour rembourser les aides. La distribution de dividendes et les restitutions ou transferts au sein d’un groupe avant le remboursement intégral des prêts sont exclus.
Il n’y a en revanche aucun critère écologique. L’aide ne change rien au fait que le secteur aérien doit continuer à apporter son contribution à la réalisation des objectifs climatiques du pays, a précisé la ministre de l’environnement et des transports. La révision de la loi sur le CO2 est dans le camp du Parlement, a-t-elle rappelé.