Pékin attaque les trois plateformes Internet les plus importantes du pays
(Keystone-ATS) La Chine a lancé vendredi des enquêtes contre trois des principales plateformes Internet du pays, soupçonnées de « propager des contenus violents et obscènes ». Il s’agit d’un nouveau tour de vis pour le web local, déjà soumis à un durcissement drastique de la censure.
Des usagers de WeChat – application de messagerie la plus populaire au monde -, de la plateforme de microblogs Weibo et du forum de discussions Tieba sont visés. Ils « ont diffusé des contenus violents, liés au terrorisme, obscènes et pornographiques, des rumeurs erronées », signe d’un contrôle insuffisant par les opérateurs de ces plateformes, a assuré l’administration.
De tels contenus « mettent en péril la sécurité nationale, la sécurité publique et l’ordre social », tout en étant illégaux selon la loi sur la cybersécurité entrée en vigueur en juin, ajoute le communiqué de l’Etat chinois.
Les trois entreprises concernées ont confirmé vendredi l’ouverture des enquêtes, transmettant leurs excuses pour « les expériences négatives » infligées à leurs usagers.
« Grande muraille » quasi infranchissable
La Chine surveille déjà Internet de façon drastique, en bloquant les sites qu’elle estime politiquement sensibles, un système surnommé « la Grande muraille électronique ». Les réseaux sociaux Facebook et Twitter, la plateforme de vidéos YouTube, la messagerie Gmail, le moteur de recherche Google, ainsi que de nombreux médias occidentaux sont inaccessibles dans le pays.
Mais le contrôle s’est encore intensifié ces derniers mois avec l’application d’une loi sur la cybersécurité, qui interdit notamment de diffuser tout contenu portant atteinte à « l’honneur national », « troublant l’ordre économique et social » ou destiné à « renverser le système socialiste », c’est-à-dire le Parti communiste au pouvoir.