Quincy Jones: des liens très forts avec le Montreux Jazz Festival
Le Montreux Jazz Festival (MJF) a rendu hommage lundi à son ambassadeur et fidèle ami Quincy Jones. Chaque été, durant plus de trente ans, la manifestation aura été la deuxième maison du producteur et trompettiste américain, décédé dimanche.
(Keystone-ATS) « Quincy Jones est venu pour la première fois au MJF en 1990. Il en a été le coproducteur entre 1991 et 1993. C’était le début d’une grande amitié avec Claude Nobs qui l’appelait son ‘frère d’une autre mère’ « , s’est remémoré Mathieu Jaton, patron du MJF lors d’un entretien avec Keystone-ATS.
En 1991, le duo organise un coup de maître, le concert de légende de Miles Davis qui décédera quelques semaines plus tard. Depuis, Quincy Jones est revenu chaque année, mettant sur pied de grandes soirées sur mesure avec des musiciens de tous les continents et générations: de Phil Collins à Petula Clark en passant par Al Jarreau, Herbie Hancock, Simply Red, ou encore Jon Batiste.
« Depuis la mort de Claude Nobs en 2013, Quincy a redoublé de présence et de disponibilité », raconte Mathieu Jaton. « En 2019, le concert de son 85e anniversaire avait réuni toute une jeune génération d’artistes, pour un moment très symbolique. Depuis le Covid, il n’est pas revenu, pour des raisons de santé ».
Toujours des projets incroyables
« Tout comme Claude Nobs, Quincy avait une vision de la musique élargie et s’intéressait à tous les styles. C’était la qualité qui comptait. Il est le premier à avoir amené le hip hop à Montreux au début des années 90. Il a également donné une énorme crédibilité au festival », souligne le patron du MJF.
Quand Quincy Jones arrivait à Montreux, il déclarait « I’m back home ». « Infatigable, il avait toujours des projets incroyables. Il allait aux jam sessions, aimait à découvrir les jeunes musiciens. Il a rencontré à Montreux des nouveaux talents, tels que Jacob Collier ou Alfredo Rodriguez, qu’il a pris sous son aile en tant que producteur et mentor. Il était toujours disponible », relève Mathieu Jaton.
Comme souvenir personnel, le patron du festival se rappelle leur première rencontre. « C’était en 1994 et je faisais le service au chalet de Claude Nobs. Je coupais le saumon Balik de Quincy. C’est devenu une tradition », sourit-il. Loin de la superstar inaccessible, « c’était un homme merveilleux, d’une générosité incroyable ».