Rassemblement à Lausanne pour défendre le droit à manifester
(Keystone-ATS) Entre 200 et 300 personnes ont défilé samedi après-midi à Lausanne pour défendre leur « droit à manifester ». Elles ont sillonné la capitale vaudoise en dénonçant les répressions, principalement policières, dont elles s’estiment victimes.
Le collectif « Prenons la Rue! », à l’origine du rassemblement, critique les autorités qui refusent « systématiquement » les parcours demandés par les organisateurs de manifestations, mais surtout les pratiques « abusives et intimidantes » de la police.
« La répression est de plus en plus dure. Ils cherchent à nous démotiver », a dit l’un des militants. Il faut « en finir avec la terreur de l’Etat », a jugé une autre participante.
Les manifestants sont partis vers 14h00 de la place de la Gare, la plupart avec le visage dissimulé par des masques Covid, des foulards ou des déguisements. Ils étaient aussi nombreux à s’abriter des regards de la police sous des parapluies.
Slogans et discours hostiles aux forces de l’ordre, mais aussi à la justice, aux autorités politiques ou aux médias, ont été prononcés tout au long du parcours, avec notamment plusieurs références au récent drame de Morges, où un homme noir a été tué par un policier.
Policiers anti-émeutes
D’abord discrète, la présence policière s’est subitement renforcée à l’approche de la place St-François, et notamment des banques UBS et BCV. Une trentaine de policiers en tenue anti-émeute ont alors encadré les manifestants pour la suite du parcours, qui s’est achevé peu avant 19h00 devant l’Espace autogéré à la rue César-Roux.
Malgré certaines situations tendues, il n’y a pas eu d’affrontements physiques avec la police. Des manifestants ont causé quelques déprédations en tagguant et brisant des vitrines publicitaires. Personne n’a toutefois été interpellé, a indiqué une porte-parole de la police lausannoise.
Manifestations « entravées »
Dans son manifeste, le collectif « Prenons la Rue! » cite plusieurs manifestations récentes pour lesquelles « des entraves policières » auraient été, à ses yeux, constatées. Pour Lausanne, il mentionne la manifestation contre la loi fédérale contre le terrorisme en mai dernier et, un mois plus tard, la Grève féministe et un rassemblement de soutien à la Palestine.
Pour Genève, il évoque notamment diverses « Critical Mass » (rassemblement de vélos pour accaparer la chaussée) ou encore le rassemblement en juillet contre le président camerounais Paul Biya.