Relaxe quasi-générale dans le procès du Carlton de Lille
(Keystone-ATS) Relaxe quasi-générale dans le procès de l’affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille. Treize des 14 prévenus ont été blanchis par la justice française vendredi. Parmi eux, Dominique Strauss-Kahn, qui peut tirer un trait sur quatre années de scandales sexuels.
Seul un ancien responsable du Carlton a été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir joué les intermédiaires entre des prostituées et des notables. Ce jugement montre « le vide total de ce dossier », a commenté Henri Leclerc, l’un des avocats de DSK, qui a dénoncé une instruction « totalement idéologique ».
Le « tapage immense » autour de cette affaire « devrait donner à tous à réfléchir », a ajouté l’homme de loi. L’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) risquait en théorie jusqu’à dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende pour proxénétisme aggravé.
Mais le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, qui avait réclamé en février sa relaxe « pure et simple ». A l’issue de trois semaines de procès, plusieurs parties civiles avaient même renoncé à lui réclamer des dommages et intérêts.
Simple client
M. Strauss-Kahn, 66 ans, est resté impassible à la lecture du jugement, devant le tribunal correctionnel de Lille. Il n’a affiché un large sourire qu’à la fin de l’audience, avant de s’éclipser rapidement.
Soupçonné d’avoir été le « pivot central » de rencontres avec des prostituées entre 2008 et 2011 à Lille, Paris, Bruxelles et Washington, il a toujours nié avoir été à l’origine des « parties fines » auxquelles il a participé, ajoutant n’avoir jamais soupçonné la qualité des participantes.
« Il a eu un comportement de client non répréhensible au regard de la loi pénale », a déclaré le président d’audience. « On ne peut pas lui imputer un rôle d’instigateur. »
« Dodo la Saumure » relaxé
L’un des avocats de DSK, Richard Malka, a salué « un procès exemplaire » à l’issue duquel « le droit a été dit ». « On a étalé la vie privée d’un homme sans aucun respect de sa personne, sans aucune dignité, sans aucune utilité, c’est ce que ce jugement est venu dire aujourd’hui », a-t-il ajouté.
L’un des co-prévenus de M. Strauss-Kahn, Dominique Alderweireld alias « Dodo la Saumure », a également estimé à son arrivée au tribunal qu’il s’agissait d’un « procès politique ». « Il fallait faire tomber DSK. C’est raté mais ils ont essayé », a ajouté dans une prédiction ce gérant de plusieurs « maisons de débauche » en Belgique, qui a lui aussi été relaxé vendredi.