Schwyz: neuf ans de prison pour inceste et tentative de meurtre
(Keystone-ATS) La justice schwyzoise condamne un Allemand de 56 ans à neuf ans de prison pour inceste et tentative de meurtre sur sa fille âgée de 28 ans au moment des faits survenus en 2020. Elle a prononcé son expulsion du territoire suisse pour une durée de quinze ans.
Dans son jugement rendu public mardi, la Cour pénale de Schwyz n’a pas suivi le réquisitoire tenu jeudi dernier par la procureure. L’accusation avait exigé une peine de treize ans pour tentative d’assassinat et inceste. La défense avait plaidé la tentative de meurtre passionnel et demandé que la peine n’excède pas cinq ans.
La Cour a donc coupé la poire en deux. Dans ses considérants, elle a souligné qu’il s’agissait d’un cas limite: certains éléments penchent pour une tentative d’assassinat, d’autres pour une tentative de meurtre, voir pour une tentative de meurtre passionnel. Les juges ont finalement opté pour la tentative de meurtre.
Relation incestueuse et jalousie
Les faits remontent à la nuit du 17 au 18 août 2020. Ils sont survenus à Sattel (SZ) dans la maison que l’accusé habitait avec sa victime. Le prévenu entretenait une relation incestueuse avec sa fille. De cette relation est né un enfant handicapé en 2014.
Peu après minuit, le prévenu a d’abord poignardé sa fille dans le dos alors qu’elle était couchée. Une bagarre s’en est suivie et il a donné deux autres coups de couteau. La femme a été touchée au poumon et au ventre. Elle n’a survécu que grâce à l’arrivée de la police qui avait été prévenue par une voisine alertée par les cris.
L’homme aurait agi par jalousie, par haine et par vengeance, car sa fille aspirait à une relation ouverte et voulait monter une affaire de services sexuels pour des hommes bien nantis, selon la procureure.
Pour la défense, le Ministère public s’est basé sur le récit de la jeune femme sans faire preuve d’esprit critique. La relation incestueuse entre le prévenu et sa fille était rompue depuis longtemps et les messages envoyés par la victime au prévenu montrent qu’elle ne considérait son père que comme une nuisance, a estimé l’avocat de l’accusé lors du procès.