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Réduire les émissions de gaz: bon pour l’économie

La conférence des Nations unies sur le changement climatique COP22 se tient du 7 au 18 novembre à Marrakech. Keystone

Un nouveau rapport de l'Académie suisse des sciences naturelles souligne les opportunités économiques et sociales que les adaptations au changement climatique peuvent apporter.

Le message principal du rapport est double: premièrement, le changement climatique est particulièrement ressenti par les écosystèmes alpins, où le réchauffement est le double de la moyenne mondiale.

Deuxièmement, une action immédiate et coordonnée au niveau politique, industriel et sociétal est urgente. Et la prise de mesures pour atténuer et s’adapter au changement climatique peut être source de nombreux avantages économiques et sociaux, selon les auteurs.

Publié par ProClim, le forum sur les changements climatiques de l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT), en collaboration avec le ministère suisse en charge de l’environnement et le Conseil consultatif sur les changements climatiques (OCCC), le rapport a été présenté lundi à Berne. Sa publication coïncide avec le premier jour du sommet mondial sur le climat (COP22) qui se tient à Marrakech, au Maroc.

«Ce rapport établit de nouveaux critères. C’est un must pour toutes les personnes soucieuses de l’avenir de la Suisse», a déclaré le climatologue Thomas Stocker, co-président du Groupe de travail du GIEC, dans un communiqué.

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Le rapport est basé sur les données du cinquième rapport d’évaluation du GIEC pour 2014, ainsi que sur des données scientifiques supplémentaires propres à la Suisse. Il a été compilé en trois ans par quelque 75 scientifiques suisses et 40 experts consultants.

Adaptation requise – à chaque niveau

En 2015, la température moyenne annuelle de la Suisse a été la plus élevée depuis 1864, la température moyenne annuelle ayant augmenté de 1,8 degré depuis 1850.

Les auteurs disent que les effets de ce réchauffement vont des événements aigus et extrêmes, comme les vagues de chaleur et les sécheresses, à l’altération lente et irréversible des paysages et des écosystèmes sous forme de fonte des glaciers, de ravages causés par les insectes, ainsi que de changements dans la biodiversité et la qualité de l’eau.

Ces changements toucheront tous les secteurs de la société et de l’économie suisses, du tourisme à la santé, selon le rapport. Dans ce contexte, l’objectif de la Suisse de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30% à l’échelle nationale et de 20% à l’étranger d’ici 2030 n’est qu’une «première étape». D’ici la fin du siècle, les émissions ne devraient pas dépasser leur absorption par l’environnement.

«J’aimerais que ce rapport suscite des initiatives de la science, des entreprises et du gouvernement, précise le président de ProClim, Heinz Gutscher. Par exemple, les scientifiques devraient travailler en collaboration avec les politiques et les citoyens. Je pense qu’il est temps que les scientifiques sortent des universités et des laboratoires afin de se proposer comme facilitateurs pour trouver des solutions. J’espère que ce rapport constitue un premier pas dans ce sens.»

Les pollueurs peuvent apporter des solutions

Si l’industrie, les entreprises et l’innovation sont des sources majeures d’émissions de gaz à effet de serre, elles ont également la possibilité de contribuer aux solutions en développant et en commercialisant de nouvelles technologies à faibles émissions, insistent les auteurs.

Le rapport demande aux entreprises et aux industries suisses d’inclure le changement climatique dans leur planification stratégique à long terme, notamment en diminuant la consommation de combustibles fossiles dans les secteurs de l’électricité et des transports, en établissant la vérité des coûts tout au long de la chaîne de transformation d’énergie, c’est-à-dire d’internaliser les coûts externes et de prendre en compte une croissance constante du prix du CO2.

Les auteurs insistent également sur l’importance de la participation des citoyens aux efforts d’adaptation au changement climatique. Ils incluent des recommandations en matière de logement, de transport, d’alimentation et d’amélioration de l’utilisation de l’énergie. Vivre plus durablement, disent les auteurs, ne signifie pas nécessairement des changements négatifs pour les citoyens mais peuvent même améliorer la qualité de vie.

Avez-vous déjà fait des choix favorables au climat qui ont également amélioré votre qualité de vie? Partagez votre expérience dans les commentaires!

Traduit de l’anglais par Frédéric Burnand

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