Institut Paul Scherrer: 30 ans au service de la science
Des chercheurs du monde entier se rendent depuis 30 ans dans la campagne argovienne pour profiter des installations uniques et du savoir-faire de l’Institut Paul Scherrer.
Entre Villigen et Würenlingen, deux villages situés dans le canton d’Argovie, se cache le plus grand institut de recherche suisse pour les sciences naturelles et les sciences de l’ingénierie. Entouré de champs et de forêts, construit de part et d’autre des rives de l’Aar, l’Institut Paul ScherrerLien externe jouit depuis 30 ans d’une renommée mondiale dans la recherche scientifique de pointe.
Ce centre a vu le jour le 1er janvier 1988, grâce à la fusion de l’Institut fédéral de recherche en matière de réacteurs et de l’Institut suisse de recherche nucléaire. Il se concentre sur trois domaines: la matière et les matériaux avec l’étude de la structure interne des différentes substances, l’énergie et l’environnement avec le développement de nouvelles technologies durables, ainsi que l’homme et la santé avec l’examen des causes des maladies et l’élaboration de traitements.
Paul ScherrerLien externe (1890-1969) est né et a grandi à St-Gall. Il a suivi des études de mathématiques et de physiques à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) ainsi qu’aux universités de Königsberg et de Göttingen.
En 1920, à l’âge de seulement 30 ans, Paul Scherrer est nommé professeur ordinaire de physique à l’EPFZ, puis directeur de l’institut qu’il transforme en Centre international de recherches en physique nucléaire. Il participe à la fondation du CERN à Genève en 1954, puis à la création de Reaktor AG à Würenlingen, laquelle fut intégrée en 1960 dans l’Institut suisse de recherches nucléaires (Institut Paul Scherrer depuis 1988).
Des installations uniques au monde
Grâce à ses infrastructures et son savoir-faire, l’institut Paul Scherrer a par exemple permis le développement de nouveaux médicaments contre la leucémie, d’un appareil plus précis de détection du cancer du sein, de catalyseurs pour réduire les émissions nocives des moteurs ou encore de systèmes de filtrage pour limiter le rejet de substances radioactives.
L’institut se caractérise par ses gigantesques installations qui s’étendent sur près de 350’000 mètres carrés et dont certaines sont uniques au monde. La source de neutrons à spallation (SINQ) a été inaugurée en 1996, elle a la capacité de traverser les métaux et permet d’étudier de nouveaux matériaux, notamment dans le domaine des supraconducteurs et des mémoires d’ordinateurs. Le Synchotron Source de Lumière Suisse (SLS) a été mis en service en 2001 et offre la possibilité aux chercheurs de «transpercer» les matériaux pour déterminer la composition détaillée de structures extrêmement petites.
À la pointe pour le traitement des tumeurs
Le laser à rayons X SwissFEL est le dernier arrivé à l’Institut Paul Scherrer. Inauguré en 2016, sa mise à disposition auprès des chercheurs est prévue pour début 2019. Cette installation génère de très courtes impulsions de rayons X, qui permettent de déterminer la structure détaillée de protéines vitales ou de suivre des processus très rapides comme l’apparition de nouvelles molécules lors de réactions chimiques.
L’institut exploite également la seule installation suisse permettant le traitement de maladies cancéreuses spécifiques au moyen de protons: la protonthérapie. Cette technique permet de détruire les tumeurs de manière ciblée en préservant quasi-intégralement les tissus sains environnants.
Toutes ces installations de pointe attirent des scientifiques du monde entier: les trois quarts des chercheurs de l’institut viennent de l’étranger. Le budget annuel du centre se monte à environ 390 millions de francs, financé essentiellement par la Confédération.
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