125 ans d’une lutte «nécessaire»
L'Union syndicale suisse (USS) a débuté samedi son congrès à Berne. Un événement spécial, puisque l'organisation fête ses 125 ans.
L’USS s’est donc à la fois penchée sur son passé et son avenir. Pour son président Paul Rechsteiner, il est clair que les syndicats restent aujourd’hui encore indispensables.
Les bouleversements dans le monde du travail sont dramatiques. Mais en dépit des grandes évolutions technologiques et économiques, la dépendance et la vulnérabilité des gens sont restées inchangées, a déclaré Paul Rechsteiner.
«La sensibilité pour ce phénomène n’est ancrée nulle part aussi fortement que chez les syndicats, a poursuivi le président de l’USS. Nous sommes indispensables».
Il n’y a jamais eu jusqu’ici, en Suisse et ailleurs, autant de capital à disposition. «Mais jamais non plus il ne s’est trouvé autant d’inégalités». Face au néolibéralisme et au culte de l’inégalité qui va avec, les anciennes questions de la répartition se posent à nouveau de toute urgence, selon lui.
La lutte pour des salaires décents constitue une tâche prioritaire des syndicats depuis leurs débuts, a poursuivi le président. De même que les horaires de travail sont un champ de bataille récurrent. «Comme souvent lors de périodes économiquement difficiles, nous nous battons actuellement non pas pour de nouvelles avancées mais surtout contre des démantèlements.»
Stratégie tournée vers l’avenir
L’économie et la structure des emplois ont subi d’énormes changements ces dernières décennies. La création du syndicat interprofessionnel UNIA et l’ouverture de l’USS à des organisations d’employés et des associations professionnelles sont une réponse à ces modifications, estime Paul Rechsteiner.
«Si nous manquons de donner ces réponses, les conséquences s’en feront ressentir pendant des dizaines d’années», a-t-il martelé.
La Suisse a besoin de ses syndicats, a rappelé pour sa part Micheline Calmy-Rey depuis la tribune. «Des syndicats forts sont le signe d’une forte démocratie», selon la ministre socialiste.
Les organisations syndicales ont contribué aux bonnes relations de la Suisse avec l’Union européenne, a encore estimé la responsable de la diplomatie. Elle a loué leur engagement, qui a permis de faire du pays un partenaire solidaire, dont l’économie est renforcée et la protection sociale améliorée.
«Il s’agit d’une politique responsable, qui permet de défendre de la meilleure des façons les intérêts du pays, de ses habitantes et de ses habitants, tout en prenant en compte nos responsabilités vis-à-vis de nos partenaires européens», a déclaré Micheline Calmy-Rey.
swissinfo et les agences
– L’USS est la plus grande organisation de travailleurs du pays. Elle regroupe seize syndicats pour un total de quelque 380’000 membres.
– A sa fondation, en 1880, elle comptait 12 sections et 133 membres.
– En Suisse, la création du tout premier syndicat remonte à 1858.
– Tout les syndicats ne font pas partie de l’USS; les syndicats chrétiens sont regroupés au sein de Travail.Suisse depuis 2002.
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