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1er mai: plus de respect pour les travailleurs

En Suisse, la manifestation la plus importante s'est déroulée à Zurich. Keystone

«Du respect! Pour un travail décent – contre la précarisation». C'est sous ce slogan que les syndicats et les partis de gauche ont fustigé le travail précaire et les hauts salaires des managers en ce 1er mai, jour du travail.

Plusieurs milliers de personnes ont pris part aux traditionnelles manifestations. Quelques incidents ont eu lieu à Zurich.

Les leaders syndicaux et les politiciens de gauche ont profité des tribunes du 1er mai pour mobiliser leur électorat, à cinq mois et demi des élections fédérales. Seuls absents de marque en cette année électorale, les deux ministres socialistes.

Ce n’est pas un problème pour le parti, car Micheline Calmy-Rey et Moritz Leuenberger s’expriment à d’autres occasions et dans le cadre de manifestations du parti, a déclaré la porte-parole du PS, Claudine Godat, la semaine dernière.

Contre les abus

L’Union syndicale suisse (USS) a profité de la tribune du 1er mai pour dénoncer notamment les abus dans le domaine du travail temporaire et du travail sur appel. Selon elle, le premier but de la politique suisse doit être «un travail décent pour toutes et pour tous».

Pour les syndicats, la reprise économique doit être mise à profit pour résorber radicalement le chômage et améliorer en termes réels les bas et moyens revenus. Les temporaires jouent le rôle d’un réservoir conjoncturel de main-d’œuvre pour les phases de relance et sont les premiers licenciés en cas de récession, critique l’USS.

Le syndicat dénonce aussi la sous-enchère salariale pratiquée dans certaines agences de travail temporaire. Il demande de durcir le régime des autorisations et des contrôles des entreprises actives dans ce domaine.

Le combat pour l’égalité salariale entre hommes et femmes reste aussi une priorité. L’USS dit par ailleurs halte aux externalisations.

De son côté, le syndicat Syna, né en 1998 de la fusion des syndicats chrétiens FCTC, FCOM, SAG et de l’Union suisse des syndicats autonomes (USSA), a estimé qu’il était nécessaire de mieux protéger les travailleurs en fixant une durée minimale de travail périodique.

Le capitalisme moderne

Diverses personnalités de gauche sont également montées à la tribune ce mardi. A La Chaux-de-fonds, Christian Levrat – vice-président de l’USS et président du Syndicat de la communication – a dénoncé les pratiques du capitalisme moderne.

«Les entreprise privées sont aujourd’hui une cible potentielle des fonds d’investissements, a-t-il dit. Et ces fonds sont alimentés par les caisses de pension, par l’argent des travailleurs.»

Les fonds d’investissements sont derrière la restructuration de Swissmetall et celle qui menace le groupe Implenia, a laissé entendre Christian Levrat.

Proche des «petites gens»

Le Parti socialiste (PS/gauche) n’a pas perdu de vue les «petites gens» et son devoir de se battre en leur faveur, a déclaré son président Hans-Jürg Fehr dans un discours prononcé à Dietikon (Zurich), Bremgarten (Argovie) et Schaffhouse. Le vice-président Pierre-Yves Maillard a délivré un message semblable à Bienne.

Tous deux ont cité l’engagement du PS, qui a porté ses fruits, contre la 11e révision de l’AVS, pour le congé maternité et de meilleures allocations familiales. Ils ont aussi rappelé le combat en cours contre la 5e révision de l’AI.

Enfin à Berne, la cheffe du groupe socialiste Ursula Wyss a critiqué les projets de réforme fiscale du ministre Hans-Rudolf Merz. La députée bernoise a qualifié Hans-Rudolf Merz de «loup déguisé en agneau», qui veut des allégements fiscaux pour les nantis.

Des heurts à Zurich

Les traditionnels heurts du 1er mai entre casseurs et policiers ont commencé à Zurich en milieu d’après-midi. La police a utilisé canons à eau et balles en caoutchouc.

Un groupe de casseurs cagoulés a endommagé tout ce qu’il trouvait sur son chemin dans le «Kreis 4», l’arrondissement 4, le quartier chaud de Zurich autour de la Langstrasse. La police zurichoise a procédé à une centaine d’arrestations.

Une bataille en marge des festivités a par ailleurs fait six blessés. Pour des raisons encore indéterminées, une trentaine d’hommes originaires du Sri Lanka se sont affrontés en deux clans, utilisant des barres en fer ou en bois qu’ils avaient utilisées auparavant pour brandir leurs banderoles lors du cortège
officiel.

Un homme a été grièvement blessé à la tête, un autre à la colonne vertébrale. Quatre hommes personnes souffrent de légères blessures.

swissinfo et les agences

Le 1er Mai est le seul jour férié de portée universelle indépendant de toute religion.
La date rappelle la grève sanglante de Chicago en 1886 pour obtenir la journée de 8 heures.
En 1889, le congrès socialiste international proclame le 1er mai jour de revendication des travailleurs.
En Suisse, le 1er Mai 1890 est fêté dans 34 localités. L’Union syndicale suisse compte alors 5000 membres et le Parti socialiste a 9 mois d’existence. Aujourd’hui encore, ce n’est pas un jour férié officiel.
Dès 1968, le 1er Mai se colore avec l’apparition des mouvements d’extrême gauche et des communautés étrangères.

En France, le 1er Mai s’est déroulé à l’enseigne du second tour des présidentielles. Les syndicats ont en profité pour manifesté contre le candidat conservateur Nicolas Sarkozy. Près de 250 manifestations se sont déroulées dans le pays.

A Berlin, les manifestations du 1er Mai ont conduit à quelques débordements mais de moindre importance par rapport aux années précédentes. On recense tout de même plus de 100 arrestations et 14 policiers blessés.

A Turin, près de 100’000 personnes ont pris part aux manifestations selon les syndicats. A Rome, le président de la République Giorgio Napolitano a réclamé des conditions de travail plus humaines et plus de respect.

A la Havanne, Les célébrations du 1er-Mai ont commencé sans Fidel Castro. Jusqu’ici, Jamais le Lider Maximo, âgé de 80 ans, aujourd’hui convalescent, n’a manqué cette occasion. Son apparition publique, si elle a lieu, serait la première depuis neuf mois.

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